Alice Roosevelt, ces Nyonnais si britanniques

Alice Roosevelt, c’était la fille du président éponyme. Une femme connue pour son esprit vif et pour son charme – dans cet ordre. Décédée en 1980, la voici ressuscitée 34 ans plus tard, lorsque cinq Nyonnais, tous des garçons, lui empruntent son nom pour baptiser leur groupe de "pop-rock éthéré" (si l’on en croit la qualification du Paléo).

Visiblement moins inspirés pour nommer leurs albums – "Alice Roosevelt", puis "II" – ces cinq amis de longue date ont décidé de se rassembler en 2014, puisque tout semblait les y pousser: leur amitié bien sûr, leur passion commune pour la musique, mais aussi une sensibilité artistique partagée.

>> A voir: L'interview de Patrick Dalzell (chant) et Cyril Huguet (basse), avec des extraits de leur showcase au bar de la presse et de leur concert au Club Tent :

Depuis, les cinq garçons ont fait un sacré bout de chemin. Et en ce mardi 18 juillet, les voilà propulsés sous le Club Tent du Paléo pour ouvrir la programmation suisse du célèbre festival, cher à leur ville natale.

C’est devant un parterre fourni et dans une atmosphère proche de l’ébullition – en termes de température comme d’excitation – que le groupe a balancé son mélange plutôt réussi de pop dansante et d’ambiance mélancolico-aérienne qui lui est propre.

Côté influences, ils citent pêle-mêle Foals – qui d’ailleurs se produisait le même soir sur la Grande Scène –, Future Islands, LCD Soundsystem et "d’autres musiques africaines". Un style défini par leur diffuseur comme "shoegaze". Soit une forme de rock alternatif british qui devrait son nom à la posture des artistes sur scène, semblant "contempler leurs chaussures" (gazing at their shoes).

Si les amis d’Alice Roosevelt font preuve de davantage de dynamisme sur scène, force est de constater qu’il y a quelque chose de résolument anglo-saxon dans l’énergie dégagée par ces riverains de la Côte. Il faut dire que c’est un sacré avantage, niveau crédibilité, d’avoir un chanteur anglophone quand on chante en anglais.

Bref, après une heure de concert, les cinq boys ont quitté le Club Tent dans un état passablement liquide, mais le sourire aux lèvres. Quant au public, il en est ressorti plutôt conquis par ces talentueux Helvètes – et heureux d’avoir découvert la signification du mot "shoegaze".

Séverine Chave