Né à Lausanne sous le nom de Grégoire Vuillemier, Greis est plus qu'un rappeur. Il aborde, en chantant ou en rappant, en suisse allemand ou en français, des thèmes comme l'injustice sociale, la politique locale ou nationale. Toujours fidèle au franc-parlé des origines du hip-hop, il n'a pas la langue dans sa poche. Son "flow" est intelligible et intelligent, engagé et historiquement correct.
"Je suis suisse-allemand et romand en même temps", explique Greis au micro de la RTS. "Notre richesse n'est pas seulement basée sur le secret bancaire, mais surtout sur cette diversité qui dure depuis des millénaires".
Dans la chanson "1848" par exemple, il parle de la Suisse, de sa Suisse, celle d'un multiculturalisme qui a fait notre force. "Nous faisons partie d'un tout, qu'on le veuille ou non", soutient-il. Il rappelle également que rien n'est jamais acquis et qu'il faut continuer à se battre pour que perdure notamment l'égalité des chances en Suisse.
Greis appelle à la solidarité, à la remise en cause des mythes et à l'anti-racisme, il thématise la politique de l'asile ou la guerre civile espagnole. Son style varie beaucoup, allant même flirter avec la musique improvisée et l'humour avec son projet nommé Noti Wümié.
Alain Croubalian/mh
Le Prix du bi- et plurilinguisme
Le Prix du bi- et plurilinguisme récompense des personnes ou des institutions qui, au travers de leurs actions, parviennent à des résultats encourageants en faveur des langues nationales que ce soit sur un plan régional ou national. En 2017, ce neuvième prix, constitué d'une statue de l'artiste soleurois Schang Hutter, est décerné à l'artiste Greis.