"The Study on Falling", soit "L'étude de la chute". Tel est le propos qui préside le nouvel album sentimental d'Asaf Avidan, dont la lacrymale substance folk-rock devrait être déversée ce jeudi soir sur la scène du Metropop en ouverture du festival vaudois qui se tient jusqu'au 11 novembre.
Le talent du chanteur et guitariste israélien de 37 ans, fils de diplomate dont l'enfance s'est déroulée entre Los Angeles et Kingston, a éclaté en 2013 grâce à "Different Pulse". Un premier album solo écorché et sensible que certains jugeaient plein de sensiblerie, où sa voix aussi nasillarde que haut perchée jetait autant le trouble que la discorde.
Si son style et son organe continuent de susciter le débat et les dissensions (affectation, féminité exacerbée), celui qui a débuté et connu de premiers succès en Israël dès 2009 au sein du groupe The Mojos creuse son sillon chéri autour de la thématique de la séparation amoureuse.
Deux ans après "Gold Shadow", moins plombé bien qu'inspiré par une rupture et plus rock, "The Study on Falling" dépeint avec une large couche de noir la fin d'une relation entre un homme et deux femmes. Un désastre affectif qui passe tant par les aigus que les brisures vocales, les descriptions détaillées d'un moral en berne que celles des fragiles gestuelles corporelles.
Sans parvenir ici à conjurer sa peine ("I'm in love again, with my old pain/Save me from the same, perpetual game/Of my own name"), Asaf Avidan laisse couler ses larmes et expose ses fêlures au travers d'orchestrations folk-rock qui évoquent certaines dentelles de Bob Dylan et Leonard Cohen, deux de ses maîtres à chanter et jouer.
Olivier Horner
Asaf Avidan, avec les Genevois de Duck Duck Grey Duck, Metropop Festival, salle Métropole, Lausanne, 9 novembre dès 19h45.