Né en 1882 et mort en 1967, le compositeur hongrois Zoltán Kodály était célébré par deux fois en 2017: le 50e anniversaire de sa mort, le 6 mars, et le 135e de sa naissance, le 16 décembre.
Ce fut l'occasion de plusieurs célébrations un peu partout dans le monde, où la méthode d'enseignement musical qui porte son nom est largement pratiquée encore aujourd'hui. En Hongrie, la Radio nationale - son orchestre et ses choeurs - consacrait un concert entier à quatre oeuvres marquantes nées dans différentes périodes de la vie de Kodály.
Les Hongrois ont toujours considéré Kodály plus populaire que Bartók. Une situation différente de celle que l'on connaissait à l'ouest du "Rideau de Fer".
Quelques années plus tard, lors de la chute du Mur de Berlin en 1989, les cartes furent rebrassées. La concurrence était féroce entres les deux blocs, en particulier au niveau de la culture et de la création: l'Est prônait une musique accessible à tous, tandis que l'Ouest souhaitait une liberté de créer sans limites et un soutien à l'avant-garde. Mais la concurrence s'est rapidement atténuée et le soutien étatique à l'une ou l'autre idéologie a suivi le même chemin.
Le moment était donc propice à considérer l'oeuvre de Kodály hors de toute tendance du prêt-à-penser.