On l’a découverte voilà un peu plus de quatre ans en chanteuse folk, délivrant des ballades intimistes et décharnées en anglais. La langue emblématique du genre que pratiquent certaines de ses références comme Fiona Apple, Joni Mitchell et Ani DiFranco.
Cachée derrière sa guitare, la jeune artiste vaudoise avait séduit par la qualité de sa voix, de son timbre explorant les basses sans jamais sombrer dans le pathos. Cette voix franche, assurée, Billie Bird l’avait aiguisée des années plus tôt, au sortir de l’adolescence, lorsqu’elle chantait des textes bruts en français, des mots bruts issus d’un journal intime.
Aujourd'hui, j'ai envie d'être entendue et comprise dans les choses que je formule. J'ai peut-être aussi moins peur d'être comprise. L'anglais, comme une pudeur, permettait de mettre à distance de ce que je disais.
Près de quinze ans plus tard, c’est donc un retour à sa langue maternelle que Elodie Romain, alias Billie Bird, entreprend sur ce nouveau mini album baptisé "La Nuit", concocté avec le Genevois Robin Girod, multi-instrumentiste érudit incontournable de la scène rock romande (Mama Rosin ou Duck Duck Grey Duck). Pourquoi ce retour à la langue maternelle?
Trois compositions et un remix de "La Nuit" réalisé par le Lausannois Mandrax composent cette brève symphonie pop aussi mélodique que troublante qu'a échafaudé celle qui emprunte son pseudonyme à l’exploratrice et écrivaine anglaise Isabella Bird.
Michel Masserey/Olivier Horner