Sa vraie victoire: remplir ses dates, vendre ses disques et faire vivre des moments forts à son public. Lomepal, rappeur français de 26 ans originaire du 13e arrondissement de Paris, a fait ses armes sous le pseudo de Jo Pump. Depuis ses débuts en 2011, il a sorti cinq EP avant de publier l'album "Flip" en 2017, déjà certifié disque de platine.
Depuis toujours, Lomepal, de son vrai nom Antoine Valentinelli, est sûr qu'un jour, peu importe le domaine, il "va tout niquer". Le rappeur considère qu'il a toujours eu une bonne étoile et toujours su que sa vie "devait marquer l'histoire". Dans son titre "Achille" sorti sur son EP "ODSL" en 2016, Lomepal le disait déjà: "Je suis né pour briller, pas pour rester sage".
Toute ma vie j'ai toujours su, je me suis toujours dit: "je ne peux pas avoir une vie simple, avoir une vie normale".
Le rap comme discipline sportive
D'abord passionné de skateboard, la musique arrive plus tard mais le succès est rapidement au rendez-vous. Lomepal n'est pas un rappeur qui fait le buzz. Pas d'explosion, mais "une montée lente et sûre" qui lui donne le sentiment serein que "ça ne peut pas redescendre trop vite".
Lorsqu'il se lance dans le rap, son ambition est d'être le meilleur, le plus performant. Il s'entraîne comme un sportif de haut niveau, accro au challenge et à l'adrénaline. L'intérêt pour la musique est venu après. Aujourd'hui, Lomepal explore des sonorités sur lesquelles personne n'avait rappé jusqu'ici. Un débit beaucoup plus lent, imprévisible, un style hybride et singulier.
Une image transgressive
Sur la pochette de "Flip", son premier album, le rappeur apparaît maquillé grossièrement, boucles aux oreilles et vêtements féminins sur le dos. Une image qui n'est pas sans rappeler la célèbre photo de Gainsbourg travesti pour son album "Love on the Beat", sortit en 1984. Pourtant, ce n'est pas cette image qui a inspiré Lomepal.
A la base, je voulais juste trouver un moyen de faire un "flip" différent que de mettre du skate, parce que je trouvais ça nul. J'aimais bien un clip qui s'appelle "My Kind of Women" de Mac DeMarco où il se travestit, mais mal.
Un "flip", c'est une figure de skate, passion première de Lomepal. Mais pour cet album, le "flip" signifie aussi un renversement des codes. Pour sa pochette, il a choisi la thématique du genre pour illustrer ce renversement. Dans son album, le rappeur parle beaucoup d'amour et exploite une grande part de féminité. C'est ce qu'évoque la cover de cet album.
Un deuxième album en préparation
Lomepal n'hésite pas à jouer avec son image, à s'éloigner du rap "à l'ancienne", à chanter. Renverser les codes, c'est aussi ne pas faire du rap que pour les rappeurs, mais faire le rap qu'il aime, un rap un peu underground.
Où je serai dans 10 ans? Franchement, je ne sais pas. J'espère que je serai encore vivant déjà. Pour l'instant, tout se passe bien. J'espère que ça va continuer. J'essaie de faire en sorte de ne pas m'attirer trop de mauvais karma.
Actuellement en tournée pour son album "Flip", il travaille en parallèle sur son deuxième album qu'il espère sortir cette année. En janvier, il s'est enfermé dans un studio à Rome avec cinq beatmakers pour avancer sur ce projet, "lentement, mais sûrement", dit-il. Lomepal s'est fait sa place et poursuit son ascension.
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Adaptation web: Lara Donnet