Contrairement à ce que l'on pense souvent, le terme "griot" ne vient pas d'une langue africaine. L'hypothèse la plus répandue le renvoie aux mots portugais criado, "serviteur du maître", ou gritar, "crier".
En Afrique de l'Ouest, on l'utilise depuis longtemps pour désigner des personnes qui ont en commun d'avoir développé un don particulier pour la parole et d'être les hérauts d'une confrérie, d'une communauté, d'une association ou tout simplement de quelqu'un de riche ou de puissant. Ils sont les virtuoses du chant de louange, véritable pendant traditionnel de notre incontournable publicité.
Dans ce contexte de culture orale, l'identité d'un individu passe presque toujours par la mémoire de ses parents sur plusieurs générations et la référence à l'ancêtre mythique de son clan. La mémorisation des généalogies et leur déclamation représentent donc un art important dont une part significative de l'acquisition relève de l'initiation.
La spécificité de la culture mandingue, c'est d'avoir réservé une partie de l'art de la parole et de la musique qui lui est associé à un groupe socio-professionnel héréditaire et fermé, celui des jeliw (jeli au singulier), les "griots de sang".