L'OCL remonte "Terra dei", oratorio majeur de Julien-François Zbinden

L'Orchestre de Chambre de Lausanne, le chœur Pro Arte et quatre solistes vocaux présentent à la Cathédrale de Lausanne "La terre de Dieu", un oratorio créé en 1957 par le compositeur suisse Julien-François Zbinden. Le texte témoigne de la vision du compositeur, qui a lui-même écrit le texte.

Mais il l’a fait traduire en latin: une des langues traditionnelles dans le genre de l’oratorio. Mais aussi, selon le chef Pascal Mayer, une langue internationale, transversale, même si elle est ancienne. Les chanteurs affirment d’ailleurs ne pas ressentir ce latin comme une langue morte et pensent qu’elle est à grands traits compréhensible de quiconque parle une langue latine.

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La soprano Charlotte Müller-Perrier chante le rôle d’un enfant. C’est une énergie joyeuse, brisée par l’arrivée de la haine lorsque d’autres crucifient Jésus, et qui bascule dans le désespoir. La voix d’alto représente la mère, la maternité, à l’échelle de la création: séduction, puissance, sensualité, comme un rôle d’opéra, selon Cristina Segura, qui tient cette partie. Le ténor Michael Nowak incarne l’homme, tandis que la baryton Rudolf Rosen porte la voix de Dieu.

Oeuvre théâtrale sur l'existence

L’homme s’y pose la question de son existence, se confronte à la violence et à la haine, trouve en Dieu l’Espérance.

Un souffle épique anime l’oeuvre dès son commencement, théâtrale dans sa forme. Une musique qui pourrait se rapprocher de certaines oeuvres sacrées de Bernstein, de la même génération que Zbinden; très fournie en cuivres et en percussions, la pièce rappelle aussi au chef de choeur Pascal Mayer certaines musiques de film de ces années là. Un esprit majestueux et spectaculaire pour une œuvre d’accès immédiat.

Plus de cinquante ans après sa création, les chanteurs ont eu l’occasion et l’émotion de travailler avec le compositeur, qui lui-même considère cette œuvre comme constituant son testament musical. Tout en s’étonnant lui-même de cette musique: "Ce qui est intéressant, c’est de trouver dans l’œuvre ce qu’on croyait ne pas y avoir mis."

Propos recueillis par Marie Favre, Yvan Ischer et Francesco Biamonte/mcc

_{>> L'OCL avec les Sociétés Chorales vaudoises, Johann Sebastian Bach, Cantate n°34 et Julien-François Zbinden, Terra Dei, Cathédrale de Lausanne, 23 mai 2018 à 20h.}