![Photographie du départ de Saint-Saëns sur le quai d’embarquement de Vevey, le 21 mai 1913. [collection du château-Musée de Dieppe - Stéphane Leteuré]](https://img.rts.ch/articles/2018/image/s1vrx0-27756023.image?w=1280&h=720 "Photographie du départ de Saint-Saëns sur le quai d’embarquement de Vevey, le 21 mai 1913. [collection du château-Musée de Dieppe - Stéphane Leteuré]")
Camille Saint-Saëns, un globe-trotter en Suisse
La Suisse était l'une des destinations favorites de Camille Saint-Saëns. En 1913, le compositeur français fut à l'honneur de quatre jours de Fêtes musicales à Vevey, qui remportèrent un succès considérable.
Camille Saint-Saëns appréciait notre pays. Professeur d'histoire-géographie et docteur en musicologie, Stéphane Leteuré a recensé dans son ouvrage "Camille Saint-Saëns, le compositeur globe-trotter" (éditions Actes Sud) plus d’une quinzaine de voyages du compositeur dans notre pays. Il a retrouvé sa trace aussi bien en Suisse romande qu'en Suisse alémanique.
Quatre jours de fête
En 1913, le compositeur est venu à Vevey à l’occasion des Fêtes musicales organisées en son honneur, qui ont duré quatre jours, du 18 au 21 mai 1913, avec des concerts donnés au Casino du Rivage et au temple Saint-Martin. Elles ont été organisées sous la direction de Gustave Doret avec le concours d'Ignaz Paderewski, du Konzert Verein de Munich, de la société chorale et du Chœur de Dames de Vevey
>> Ecouter le deuxième volet de l'émission "Camille Saint-Saëns, le compositeur globe-trotter" :
![Camille Saint-Saëns [Nadar/WikiCommons]](https://img.rts.ch/medias/2018/image/sp50z1-25946187.image?w=960&h=384)
Nadar/WikiCommons Diriger ses propres compositions
Le compositeur y a dirigé plusieurs de ses compositions, dont le poème symphonique "Phaéton" et l’"Hymne à Victor Hugo op. 69". Il a joué de l’orgue notamment dans sa propre "Marche du couronnement d’Édouard VII" ainsi que dans sa "Symphonie en do mineur", accompagné par l’orchestre de Munich sous la direction de Gustav Doret.
Il a également joué du piano pour accompagner quelques mélodies et il s’est produit en duo avec Ignaz Paderewski dans sa "Polonaise pour deux pianos op. 77". Selon Stéphane Leteuré, Saint-Saëns aurait redouté ce concert, car il estimait que Paderewski était bien meilleur pianiste que lui.
Voir des photographies de Camille Saint-Saëns en 1913 à Vevey:
D’après les comptes rendus de l’époque, les journées Saint-Saëns ont remporté un succès considérable qu’il faut attribuer, peut-on lire dans le journal de l’époque, "à la respectueuse admiration dont l’éminent compositeur français est l’objet".
Le public est venu nombreux pour applaudir les auteurs, et il a même fallu ouvrir la salle au public pour les répétitions.
Quand le dernier accord a retenti, les applaudissements et les acclamations reprennent de plus belle, tandis qu’on remet au compositeur-directeur, qui s’en montre étonné et ravi, une superbe couronne aux couleurs de Vevey.
Porter la culture française à l'étranger
On a publié à l’occasion de ces Fêtes de Vevey des plaquettes et des médailles à l'effigie des deux grands artistes.
Selon Stéphane Leteuré, les voyages de Saint Saëns ont pour mission de porter la culture française à l’étranger. On peut ainsi lire ceci sous la plume de Romain Rolland qui a rédigé la notice qui accompagnait les festivités:
M. Saint-Saëns est un représentant de l’esprit classique français. Il a, en effet, certaines des plus éminentes qualités françaises et la première de toutes; la parfaite clarté.
Après Vevey, le compositeur s’est rendu ensuite à Genève puis en octobre à Lausanne pour un nouveau festival en son honneur organisé par le trio Kellert à l’occasion de son 78 anniversaire.
Catherine Buser/mh
Stéphane Leteuré, "Camille Saint-Saëns, le compositeur globe-trotter (1857-1921)" ( Actes Sud).
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