Première soirée et première déception hélas. Alors qu'on attendait beaucoup de la prestation d'Etienne Daho à deux pas d'un Jazz Club où se produisait dans le même temps John Cale, fondateur du Velvet Underground que le parrain de la pop française chérit tant, il a rapidement fallu déchanter.
Malgré une entame impeccable, frontalement rock toutes guitares et basses (celles du Lausannois Marcello Giuliani qui accompagne Daho depuis plusieurs tournées) dehors, avec "Les filles du canyon", extrait de son dernier album "Blitz", suivi du classique "Le grand sommeil" et de "Le jardin" en versions psychédéliques. Gilet noir sur chemise grise, cravate ajustée, le chanteur de 62 ans étale alors tout le chic finement ciselé de sa pop.
Tempête inaugurale avant accalmie
Cette tempête inaugurale se voit hélas rapidement calmée par le gainsbourien "Comme une boomerang" et un inspiré "Week-end à Rome". Soudain pourtant, la magie n'opère plus ou alors par intermittence. Comme si la machine s'était déréglée devant un parterre du Stravinski des plus clairsemés.
Aux brillances des arrangements et fulgurances poétiques succède la platitude des "Flocons de l'été", qu'un impeccable "Summertime" final aura même de la peine à faire oublier. Même les tubes, "Epaule Tatoo", "Bleu comme toi" ou "Le premier jour (du reste de ta vie)" sonnent creux, davantage variété chic que pop élégante, façon chanteur de charme plutôt que crooner pop classieux. Dommage.
Olivier Horner
L'épopée Daho racontée tout l'été sur la RTS
Etienne Daho va chanter tout l’été, sur La Première, dès le dimanche 1er juillet. Une série estivale des radios francophones publiques revient sur les près de 40 ans de carrière du chanteur de 62 ans.
De "Mythomane" à "Blitz", son dernier album, la discographie du parrain de la pop française se voit disséquée par de nombreux témoins et proches dans cette saga inédite, produite et réalisée par Jean-Luc Lehmann.