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Angus et Julia Stone, une douceur folk fraternelle diffusée au Montreux Jazz

Angus Stone et sa soeur Julia. Le tandem fraternel australien de passage au Montreux Jazz Festival, le 1er juillet 2018. [RTS - Mehdi Benkler]
Angus Stone et sa soeur Julia. Le tandem fraternel australien de passage au Montreux Jazz Festival, le 1er juillet 2018. - [RTS - Mehdi Benkler]
Les frères et soeurs australiens Angus et Julia Stone se sont produits dimanche soir à Montreux lors d'un concert plus long que prévu pour pallier la défection du colosse de la soul britannique Rag'n'Bone Man. Un océan de brises folk-pop.

Un doux hiver en été. Dimanche soir à Montreux, c'est un océan de brises délicates que le fraternel duo australien Angus et Julia Stone diffuse sur la scène du Stravinski. Chantre du classicisme folk-pop aux évidences mélodiques irrésistibles, Angus Stone avait retrouvé voilà quatre ans déjà sa soeur Julia après une parenthèse solitaire qui l'avait vu emprunter quelques chemins de traverse très rock'n'roll, country et folk.

Depuis, le tandem a repris le chemin de ses exquises douceurs mélancoliques traversées, côté textuel, par des préoccupations méditatives autour de la vie, l'amour ou l'absence. Un répertoire sous-tendu de libertaires vagabondages, entre spleen et euphorie. "Snow", leur quatrième album paru l'an dernier forme à Montreux la colonne vertébrale d'une prestation pleine de finesses, de sourires, d'accolades et d'oeillades humides.

Baume au coeur

Le frêle voix de Julia Stone se faufilant candidement au coeur d'une instrumentation pleine de souplesse qu'active cinq musiciens aux petits soins, quand elle ne se fait pas femme-orchestre en empoignant tour à tour guitare acoustique et trompette. Angus, lui, semble veiller à donner la réplique à sa soeur sans jamais lever trop la voix. Protecteur plus que réprobateur. A l'image d'une musique où la ballade caresse toujours dans le sens du poil, évitant aspérités et conflits, en assumant pleinement son côté baume au coeur.

Et c'est au final cette cohérence apaisante, même si on souhaiterait la voir parfois rudoyée comme au temps de leur album plus brut, anguleux et électrique produit par Rick Rubin (Beastie Boys, Public Enemy, Red Hot Chili Peppers, Johnny Cash), qui fait ressembler ce concert à une oasis rafraîchissante. Comme s'il ne fallait surtout pas briser le conte de fée qu'Angus et Julia Stone ont débuté en 2007 à la faveur d'un premier album pastoral intitulé "A Book Like This" qui sera suivi du charmant tube quasi planétaire, "Big Jet Plane".

A Montreux pour un soir, la fragilité et la sensualité l'ont emporté sur tout le reste. Pour une fois, c'était tant mieux.

Olivier Horner

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