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Iggy Pop revisite sa mythologie rock'n'roll au Montreux Jazz

Le chanteur américain Iggy Pop sur la scène de l'auditorium Stravinski du Montreux Jazz Festival, le 3 juillet 2018. [2018 FFJM - Marc Ducrest]
Le chanteur américain Iggy Pop sur la scène de l'auditorium Stravinski du Montreux Jazz Festival, le 3 juillet 2018. - [2018 FFJM - Marc Ducrest]
Le chanteur américain Iggy Pop a assuré le show avec sa légendaire fougue rock'n'roll mardi soir au Montreux Jazz Festival, en perdant même une dent au passage. A 71 ans, la folie d'Iggy reste intacte.

Si voir un concert d'Iggy Pop sans bière dans l'auditorium Stravinski de Montreux ressemble à une messe sans ostie, sa fougue et sa folie toujours aussi rock'n'roll font heureusement rapidement oublier l'incommodation.

Surtout quand l'emblématique chanteur entame sa grand-messe avec le punk abrasif du mythique "I Wanna Be Your Dog", The Stooges premier cru. Sous ses auspices-là, même sa veste aux imprimés léopard ne résiste pas longtemps. Déjà attiré par la foule, intenable et en sueur, Iggy Pop va frotter son torse buriné et jeter sa chevelure humide à la figure des spectateurs du premier rang. Si l'on voit que la peau de l'iguane s'est faite flasque sous le poids de l'âge, l'agilité du reptile boitillant n'a pas perdu une once de superbe.

Cette entrée en scène électrique d'Iggy donc, hystérique même, donne le ton d'un concert en forme de performance physique où le chanteur américain égrène les morceaux de bravoure qui ont façonné sa légende depuis la fin des années 60 et ses furieux débuts avec les Stooges.

Reprise de Bowie en guise d'épilogue

Un best of sans gras où défilent ensuite "Gimme Danger", "The Passenger", "Lust for Life" et "Skull Ring". En cinq titres mythiques, le sauvage roi Iggy flanqué de sa cour de quatre musiciens se sont déjà assurés toutes les faveurs. Si le reste peut désormais tenir de l'anecdotique, le caméléon du Michigan n'a pourtant pas l'intention d'en rester là. Il décapsule sans crier gare "Search and Destroy" et "T.V. Eye", avant de perdre une dent en se cognant à une crash barrière tellement il a envie d'en découdre, encore et encore, avec l'histoire du rock à guitares et sa propre légende dégingandée.

En épilogue, il troquera tout de même sa voix tout cuir pour un timbre de velours plus adapté à sa reprise de "The Jean Genie" de son défunt ami Bowie, dont le spectre rôde toujours depuis 2002 au-dessus de la scène de l'auditorium Stravinski. Manière de revisiter jusqu'au bout sa mythologie rock'n'roll.

Olivier Horner

>> A consulter aussi : Toute l'actualité du 52e Montreux Jazz Festival

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