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Queens Of The Stone Age en pleine épiphanie montreusienne dimanche

Josh Homme, leader des Queens Of The Stone Age. [EPA - HUGO MARIE]
Josh Homme, leader des Queens Of The Stone Age. - [EPA - HUGO MARIE]
Josh Homme et ses Queens Of The Stone Age ont négocié sans effort apparent le contour qui les attendait dimanche à Montreux. En légère perte de vitesse ces derniers temps, le groupe a redressé la barre, rictus au coin des lèvres.

Les Queens Of The Stone Age (QOTSA) étaient, il n'y a pas si longtemps, considérés comme les sauveurs du rock au même titre que Jack White, qui sera d'ailleurs à Montreux mardi. Un brelan d'albums intouchables, des collaborateurs issus de la scène grunge comme Dave Grohl (Foo Fighters, Nirvana) ou Mark Lanegan (Screaming Trees), les QOTSA étaient les chefs de file incontestés du stoner rock. Le genre, lourd mais funky, violent mais mélodique, vous avait un de ces petits parfums de transgression, parfait pour une jeunesse toujours prête à rouler tout ce qui lui tombe sous la main, BMX, skateboard, cigarettes qui font rire.

Mais depuis quelques temps, QOTSA intéressaient moins. Toujours compacts, certes, mais de plus en plus froids, voire pop et - on ose à peine le mot - commerciaux. Même l'aura du leader Josh Homme était remise en question après quelques dérapages (coup de latte dans l'appareil d'une photographe trop proche de la scène, par exemple).

Boum

Donc Montreux 2018. Les habitués le savent, il existe un "effet Montreux". Nombreux sont ceux dont on n'attendait plus grand-chose, qui se sont ici relancés. Soirée à enjeu pour cause de légende nobsienne ou retour de mojo, souvent les artistes s'y sentent plus concernés qu'ailleurs. Et ça a fonctionné pour les QOTSA.

Lumières spectaculaires façon néon, son agressif, ça dépote d'emblée. Pas absolument certain que le leader, très bavard ce soir, passe avec succès au contrôle anti-dopage, mais lui et ses boys, comme il dit, font plus qu'assurer. Alternant morceaux récents ("The Way You Used To Do") et tueries millésimées ("No One Knows"), les QOTSA ont trouvé le bon mélange. Le groupe est devenu une espèce de monstre psychédélique, son rock est sophistiqué au point de flirter avec la prog, la virtuosité et la cohésion sont telles qu'elles inscrivent à coup sûr des sourires béats sur les visages dans l'assistance. Un solo de batterie pendant "No One Knows" fait trembler les chaussettes jusqu'au dernier rang. A peine a-t-on le temps de penser au batteur du Muppet Show, que ça repart plus fort que jamais.

Plus tard, moment chaud, sexy même, avec le calme et sinueux "Make It Wit Chu". Josh Homme en profite pour allumer une cigarette, geste ultime de rébellion un peu à la mie de pain quand même.  Au final, un concert démonstration des capacités toujours énormes de cet orchestre à géométrie variable. Dimanche, ils étaient cinq pour faire un boucan comme dix. Et c'est comme ça qu'on les aime.

>> A consulter aussi : Toute l'actualité du 52e Montreux Jazz Festival

Pierre-Yves Maspoli

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Première partie vintage

Pour ouvrir la soirée au Stravinski, The Last Internationale s'est offert un joli succès. Drivés par Delila Paz, chanteuse-bassiste charismatique malgré des jeans "pattes d'éph" si, si, le trio new-yorkais a déroulé un blues rock un peu bloqué entre 1968 et 75, mais efficace.

Petit coup de moins bien, la reprise de l'Everest de Sam Cooke "A Change Is Gonna Come". L'intention était louable, c'est l'un des hymnes de la lutte des Noirs américains lors des marches pour les droits civiques dans les sixties, mais l'interprétation n'était pas tout-à-fait à la hauteur de la cause. Reste que The Last Internationale est un bon groupe de scène, mais reste à savoir aussi si le monde attend vraiment un nouveau démarquage des Black Keys.