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Avishai Cohen, trompette jazz du silence et des conflits

Le trompettiste Avishai Cohen le 9 juillet 2018 au Montreux Jazz Festival. [RTS - Mehdi Benkler]
Le trompettiste Avishai Cohen le 9 juillet 2018 au Montreux Jazz Festival. - [RTS - Mehdi Benkler]
Le trompettiste jazz israélien, flatteusement comparé à Miles Davis depuis ses débuts avec "Into the Silence", s'est produit lundi soir au Montreux Jazz Club. Il y présentait Big Vicious, projet collectif plongeant la note bleue dans un bain de rock et de psychédélisme.

Une presque fureur au terme du silence. Salué par la scène jazz après son premier album publié sur le prestigieux label ECM et soufflant entre des notes graciles et chagrines de piano et des percussions caressantes, le trompettiste Avishai Cohen s'en est pourtant vite remis à un autre registre.

Si la mort de son père avait douloureusement inspiré voilà deux ans les improvisations d'"Into the Silence" (2016), disque qui a récolté une moisson de prix, l'Israélien a préféré donner à ses compositions suivantes "une dimension plus politique et sociale" au fil de "Cross My Palm With Silver". Sans renoncer à son style aéré.

Dans l'émission Paradiso de la RTS, il avoue avoir voulu faire référence entre autres au Territoires palestiniens occupés depuis cinquante ans, au conflit syrien dont l'image d'un enfant blessé demandant à son infirmier s'il allait survivre l'a marqué au fer rouge ou à la question du contrôle de la circulation des armes. Autant de thèmes difficiles à expliquer en musiques mais que les interviews permettent d'aborder de front.

>> A écouter: entretien avec Avishai Cohen dans "Paradiso" :

Le trompettiste Avishai Cohen le 9 juillet 2018 au Montreux Jazz Festival. [RTS - Mehdi Benkler]RTS - Mehdi Benkler
Interview du trompettiste israélien Avishai Cohen au Montreux Jazz Festival 2018 / Paradiso / 11 min. / le 9 juillet 2018

L'essentiel aux yeux d'Avishai Cohen, qu'il ne faut pas confondre avec son célèbre homonyme contrebassiste avec qui il partage souvent l'affiche de festivals, est que "les gens ressentent une émotion quand je joue. S'ils s'intéressent ensuite à mon message, tant mieux, ce sera un bonus".

A présent, au sein de Big Vicious, c'est un projet plus abrupte encore qui occupe ce musicien né à Tel Aviv en 1978 et qui a fait ses classes au Berklee College of Music de Boston, avant de décrocher une troisième place au concours Thelonious Monk et de s'installer pour un temps à New York. Entouré d'une double section rythmique composée de deux guitares et deux batteries, le trompettiste évoque et invoque surtout ses références rock et psychédéliques. Une manière d'affirmer que les frontières entre les genres sont de plus en plus poreuses pour la jeune génération dont il revendique la précieuse ouverture d'esprit.

Olivier Horner

>> A consulter aussi : Toute l'actualité du 52e Montreux Jazz Festival

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