Voilà quelques jours au Montreux Jazz Festival, Crimer disait son obsession des sonorités des années 80, Depeche Mode en tête. Son admiration allant plus particulièrement à son magnétique chanteur Dave Gahan, dont les qualités d'entertainer et de danseur l'inspirent pour sa gestuelle scénique mêlant mouvements épileptiques et habités. Et dont il convient qu'il a encore "beaucoup à apprendre".
Au Paléo Festival à Nyon mardi, il réactivait ses déhanchés possédés dès la fin d'après-midi, bien avant sa prestation en soirée au Club Tent à la suite de Vendredi sur Mer, autre artiste helvétique exhumant les 80's musicales. Un mini-concert devant des professionnels du spectacle suivi d'un concert sauvage derrière la terrasse au coeur du site du festival achevaient de convaincre les influences synthétiques de son répertoire.
Chemise blanche, pantalon noir, le Zurichois de 28 ans exhumait l'esthétique d'une new wave qui n'est depuis longtemps plus du seul apanage des garçons coiffeurs britanniques aux plus de 100 millions de disques vendus. En offrant un florilège des titres de son premier album publié en début d'année, "Leave me Baby", Crimer affichait même quelques similitudes vocales avec Dave Gahan en sus d'une indéniable intensité physique et habilité ondulatoire. "Les gens pensent que je suis un bon danseur mais en réalité je ne sais pas danser. C'est l'émotion de la musique qui me guide. Quant à ma voix grave, d'arrière-gorge, je l'ai trouvée en reprenant un jour un titre des Strokes".
Plus Julian Casablancas que Dave Gahan paradoxalement, Crimer fait aussi resurgir sa passion des eighties jusque dans ses clips, dont certains visuels empruntent sans détours couleurs délavées ou saturées, bolides de luxe et hors-bords à la série américaine "Miami Vice". Malgré son oeil constant dans le rétro sonore et culturel, celui qui s'est vu décerner aux derniers Swiss Music Awards le prix du meilleur talent alémanique, semble avoir l'avenir devant lui.
Olivier Horner
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