Rencontre avec Magic & Naked, héritiers mélancoliques des Beach Boys

"Mélancolique", "romantique", "rêveuse"... Autant de qualificatifs que ne renient pas les Genevois de Magic & Naked pour décrire leur musique, même si l'appellation "psyché love pop" suffit pour eux à tout dire. Beaucoup a été écrit sur leurs influences californiennes sixties et seventies, certains médias allant jusqu'à les taxer de "Beach Boys suisses".

Pour Elie, chanteur et bassiste, la comparaison n'est certes "pas des plus pertinentes" mais elle est "très flatteuse" et pas dénuée de fondement, car les affinités avec le mythique groupe californien sont bien là. "On adore les Beach Boys, mais surtout la période à partir de 'Pet Sounds' (1966 ndlr), l'aspect torturé", raconte le chanteur. "Le côté 'Surfin' USA', franchement, on s'en fiche un peu!"

"Un message personnel"

De toute manière, ces cinq vingtenaires aux cheveux longs et à la nonchalance assumée rechignent à "théoriser" et à "étiqueter" la musique, qui relève avant tout de l'"émotionnel". L'essentiel, pour eux, étant d'être "honnête" et de "faire les choses comme elles viennent".

"Ce qui nous touche, c'est d'essayer de transmettre un message personnel tout en étant suffisamment abstraits et suggestifs pour que tout le monde puisse s'y retrouver", développe Romain, guitariste et chanteur lui aussi.

Depuis ses débuts en 2013, la formation a sorti deux albums. Le premier, paru en 2014, a fait office de travail de matu pour Elie et Romain, les membres fondateurs du groupe. "C'était quand même la plus belle arnaque de 2014", rigolent-ils rétrospectivement. Sur le plan musical, ce premier opus était "un instantané de l'impulsion de base de groupe", raconte Elie qui concède: "Ce n'était pas optimal mais je le chéris beaucoup".

Une première à Paléo

Le deuxième album, "Human Expression", est sorti quant à lui en septembre 2017. Un disque plus abouti, plus affirmé dans ses choix, selon ses créateurs.

Jouer à Paléo, c'est une première pour Elie, Romain et le claviériste Pierre. Léonard, le guitariste, et Augustin, le batteur, s'y étaient déjà produits il y a deux ans avec Le Roi Angus. D'après Elie, des festivals comme Paléo ou Montreux donnent non seulement une visibilité, mais aussi une légitimité aux jeunes musiciens: "au moins les gens se disent qu'on ne passe pas notre temps à glander dans un local!"

Pauline Turuban