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Adieu Gary Cooper, ce trio qui chante "la déprime du monde moderne"

Le groupe Adieu Gary Cooper est à son second passage à Paléo. De gauche à droite: Nicolas Scaringella, Perrine Berger et Paul Becquelin. [RTS - Juliane Roncoroni]
Le groupe Adieu Gary Cooper est à son second passage à Paléo. De gauche à droite: Nicolas Scaringella, Perrine Berger et Paul Becquelin. - [RTS - Juliane Roncoroni]
Rencontre avec le groupe romand de rock Adieu Gary Cooper, qui s’est produit samedi après-midi au Club Tent à Paléo. Entre sonorités parfois légères, parfois plus tendues, un grand thème s’impose: la déprime du monde moderne.

Leur musique veut rappeler "le poids de la société qu’on ressent tous les jours sur nos épaules. C’est pour ça qu’on est complètement déprimés", s’exclame dans un sourire Nicolas Caringella, chanteur d’Adieu Gary Cooper. Née en 2014, la formation lausanno-genevoise se compose également des deux guitaristes Perrine Berger et Paul Becquelin.

Un seul fil conducteur, la déprime, mais des sonorités très différentes selon les albums enregistrés par le trio. "Bleu bizarre" (2014) est caractérisé par des résonances "folk-psychédéliques plutôt calmes et posées", tandis qu’ "Outsiders" (2017) est "plus tendu, plus dur", explique Perrine Berger.

C'est l'album live "Souvenirs de Chine" (2016), enregistré au cours d'une tournée dans ce pays, qui marque la transition entre les notes plus légères des débuts et celles plus âpres de la production actuelle. Alors privé de son batteur, le groupe découvre les sonorités nouvelles des boîtes à rythmes et synthétiseurs: "Une rythmique assez implacable. Ces machines ont fait évoluer notre son", résume Nicolas Scaringella.

Influences américano-francophones

Le nom du groupe, tiré d’un roman de l’écrivain français Romain Gary, n’est pas anodin. "C'est l'histoire d’un déserteur de la guerre du Vietnam venu se réfugier au bord du lac Léman, entre Lausanne et Genève : comme nous", expliquent les membres du groupe.

"C’est un écho à ce qu’on fait. Nous avons des influences musicales rock très américaines (Bob Dylan et Velvet Underground, notamment), mais nous chantons en français, précise Perrine Berger. Une manière de dire ‘Au revoir’ à l’Amérique".

"Nous nous retrouvons finalement au croisement d’influences américano-francophones", conclut le chanteur. Et d'ainsi créer un produit purement rock tout en conférant de l’importance au texte.

Pauline Turuban / Juliane Roncoroni

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