"En tant que chaîne publique, nous ne pouvons diffuser en direct à 21h00, une heure où les enfants regardent la télévision, un Autrichien qui porte à la fois une barbe et une jupe, (...) et qui se dit à la fois homme et femme", a déclaré le président de la télévision publique turque TRT, Ibrahim Eren, selon des propos rapportés par le quotidien Hürriyet.
>> Lire aussi : L'Eurovision de la chanson, miroir politique d’une Europe divisée
Il fait référence à la drag queen autrichienne Conchita Wurst, gagnante de l'Eurovision en 2014.
Déclin moral
"Vous avez dévié de vos valeurs", a-t-il lancé à l'Union européenne de radio-télévision (UER), organisatrice de l'évènement.
Le retrait de la Turquie est intervenu après que la Suède eut retransmis les images de deux danseurs suédois s'embrassant pendant les répétitions.
De nombreux observateurs ont expliqué la décision turque par ce que les autorités islamo-conservatrices considèrent comme un déclin "moral" de la compétition.
L'édition 2019 de l'Eurovision se tiendra en Israël.
afp/mcc
Les règles de vote en question
Entre autres reproches, la Turquie déplorait officiellement un système qui, depuis 2009, accordait systématiquement aux cinq principaux contributeurs financiers à l'événement (Allemagne, Espagne, France, Grande-Bretagne, Italie) une place en finale, quelle que soit la qualité de la prestation artistique de leurs représentants.
La Turquie avait remporté le concours en 2003, à Riga (Lettonie), grâce à sa star Sertab Erener.