Le pianiste virtuose mais aussi performer, acteur ou bête de scène Chillly Gonzales investit trois soirs durant, à guichets fermés, le centre des Arts de l'Ecole internationale de Genève. De vendredi à dimanche, il y présente en avant-première "Solo Piano III" qui paraîtra le 7 septembre. Dernier volet d'une trilogie débutée par hasard dans un studio voilà quinze ans alors qu'il oeuvrait comme producteur de l'album "Rendez-vous" de Jane Birkin.
"Autour d'elle, il y avait un entourage avec lequel il fallait être très diplomate. Cela manquait un peu d'exubérance, d'une manière spontanée de faire de la musique. Quand il y avait de petits breaks, j'allais donc dans une autre pièce du studio, jouer tout seul avec un piano, sans savoir que je faisais un album qui m'a finalement ouvert toutes les portes", détaille-t-il à la RTS.
"Solo Piano" est publié en 2004 avant de connaître une suite à succès il y a six ans. La particularité des trois albums est de débuter "en ré mineur" et de s'achever par un "accord majeur" a constaté après coup Chilly Gonzales: "C'est vrai. Ce que j'aime en créant des choses, c'est ce que j'apprends sur moi-même. J'étais vraiment surpris, en apprenant quinze plus tard que je commençais dans la mélancolie et finissait par un happy end, comme un bon massage. C'est finalement l'histoire de la plupart des romans et des films, c'est un conflit et une résolution. Et la musique, c'est pareil, c'est tension, résolution, surprise, satisfaction".
Des surprises et contre-pieds, la discographie du musicien canadien désormais établi à Cologne en regorge d'ailleurs. De ses débuts hip-hop et électo-pop à son record du monde Guinness du plus long concert solo de piano, via des collaborations avec Daft Punk, Drake ou Jarvis Coker, ex-chanteur de Pulp.
Entretien: Julie Evard
Adaptation web: olhor