Publié

Sophie Hunger se fixe un dogme de quatre éléments pour "Molecules"

La chanteuse suisse Sophie Hunger, ici à Berlin le 27 juin 2018. [KEYSTONE/DPA - Paul Zinken]
La chanteuse suisse Sophie Hunger, ici à Berlin le 27 juin 2018. - [KEYSTONE/DPA - Paul Zinken]
Trois ans après avoir visé la lune avec "Supermoon", la chanteuse bernoise Sophie Hunger libère notamment des atomes électro-pop et des matières synthétiques dans "Molecules". Un sixième album constitué de quatre éléments fondamentaux.

Sophie Hunger a suivi une formation dans une école d'ingénieur du son voilà deux ans. L'assistance par ordinateur a ainsi tracé les sillons pop et pulsations électroniques de son nouveau disque, "Molecule". Un répertoire empreint à la fois de technologie et de science qu'elle part défendre dans une nouvelle tournée internationale qui passe par la Suisse en octobre, avec quatre dates à Zurich et une à Lausanne.

Au côté de Dan Carey, producteur anglais de l'album, elle s'est ainsi intéressée au CERN et son grand collisionneur de hadrons (LHC) et à l'anthropologue canadien établi en Suisse, Jeremy Narby. Un auteur qui a écrit notamment "The Cosmic Serpent, DNA and the Origins of Knowledge" (1998). Un livre dans lequel il évoque "une forme de communication qui existerait entre les molécules", explicite Sophie Hunger à la RTS. L'ouvrage avait d'ailleurs en partie déjà inspiré sur scène les Young Gods en 2006 pour leur "Amazonia Ambient Project".

>> A écouter: l'interview de Sophie Hunger dans "Paradiso" :

Sophie Hunger en Session Paradiso, le jeudi 1er octobre 2015. [DR - Yann Zitouni]DR - Yann Zitouni
Paradiso / 56 min. / le 31 août 2018

Sophie Hunger s'est aussi rendue au SMEM, le futur musée suisse de la musique électronique à Fribourg, caverne d’Ali Baba de synthétiseurs nichée dans l'ex-brasserie Cardinal qui a quant à lui récemment fasciné Yello.

Conçu entre Londres et Berlin, où la chanteuse bernoise d'origine s'est expatriée, son sixième album a intégré par ailleurs quelques principes fondamentaux d'écriture.

Je me suis fixé une sorte de dogme. Je voulais qu’il contienne quatre éléments: des synthés, des rythmes programmés sur un ordinateur, une guitare acoustique et ma voix. L’autre règle, c’était la langue. Je voulais que l’album soit complètement chanté en anglais.

Sophie Hunger, chanteuse

Même si elle a fait une légère entorse à la dernière règle anglophone dans l'épilogue "Coucou", à moitié en français, et ne travaillera plus sur scène -"à regret" et avec un naturel "sentiment contradictoire" - avec le groupe qui l'a accompagnée ces dernière années (dont les Romands Simon Gerber, basse et voix, et Alberto Malo, batteur), la récente signataire de la BO de "Ma vie de courgette" a suivi à la lettre ses nouveaux préceptes.

Au final, le "Molecule" de la lauréate du Grand Prix Suisse de musique en 2016 relie plutôt que de diviser, fait interagir et modifier les éléments de sa matière sonore et émotionnelle, à la manière des atomes de la physique moléculaire.

>> A écouter: la critique de "Molecules" dans "Vertigo" :

La pochette de l'album "Molecules" de Sophie Hunger. [Supermoon]Supermoon
Débat musique / Vertigo / 26 min. / le 7 septembre 2018

Entretien: Yann Zitouni

Adaptation web: Olivier Horner

Publié