Décédé lundi à l'âge de 94 ans, Charles Aznavour savourait la revanche qu'il a pu prendre sur ses débuts difficiles dans la chanson. "On disait de moi: il n'a pas de voix, il n'est pas beau. Il ne chantera jamais", se souvient l'interprète de "La Bohême", interrogé dans l'émission Pardonnez-moi de la RTS en 2014.
Charles Aznavour attribuait sa réussite à une sincérité totale, qui le faisait aimer du public: "Je ne cache rien de moi, mes trous de mémoire, mes implants, et je dis toujours merci au public."
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"Je n’ai pas le trac, mais peur, oui! Que le fil du micro casse, que j’oublie un mot…", confie encore ce phénomène de longévité, lui qui était encore en scène à plus de 90 ans.
Parvenu à une éblouissante carrière à force d’efforts sur lui-même, Aznavour vantait l'importance de garder une tenue. "Il faut toujours se tenir bien droit. J'aime les épaules qui s’affaissent quand on dit j’ai 50, j’ai 60 ans…"
Installé en Suisse, le chanteur parlait de son amour pour ce pays. "J’ai compté, je suis à 100 pas du Léman. Quand je reviens ici, je dis toujours: home swiss home."
Avec le sentiment d’être un jeune nonagénaire, Aznavour repoussait l’idée de la mort. "Je cherche à croire en la vie après la mort. C’est difficile. Mais je me suis dépouillé de pleins de choses, des prix, des disques d’or. Ce que j’aime ce n’est pas regarder en arrière, c’est marcher vers l’avant", racontait encore l'artiste.
Amoureux de la vie et de la scène, Charles Aznavour voulait chanter encore en 2024 et avait pris rendez-vous pour cela. "J'aurais voulu être le premier chanteur centenaire", confiait-il. Ses chansons resteront cependant encore longtemps dans les mémoires. "Ce qui me touche le plus, c’est quand on dit: 'j’aime ce que vous écrivez'", déclarait encore le chanteur dont un des plus grands rêves était d’entrer à l’Académie française.
Darius Rochebin/Frédéric Boillat