Caroline Charrière enseignait la flûte traversière au conservatoire de Fribourg et avait fondé l'ensemble vocal féminin le Choeur de Jade. Elle dirigeait des choeurs et avait suivi des cours de composition avec Jean Balissat. En 2000, elle avait décidé de se consacrer à cette activité.
Une vie dédiée à la musique
En 2001, sa pièce "Le livre de Job" avait reçu un excellent accueil. En 2017, sa pièce pour quintette à vent intitulée "Awakening" avait remporté le 2e prix d'un concours international de composition.
Grâce à la musique, elle pouvait exprimer tout ce qu'elle ne pouvait dire autrement. Caroline Charrière avait fait de sa maladie une force. "Elle m'influence, elle me fatigue, elle me faire faire des choix que je n'aurais pas osé faire. Elle me pousse à réaliser des rêves".
Une musique mesurée et déterminée
Ce qui chez d'autres peut apparaître comme de la fausse modestie était chez Caroline Charrière une réelle vertu. Le tempo lent de ses paroles ne faisait que refléter la profondeur de sa pensée. Chaque mot, chaque note était mûrement réfléchie et parfois, de façon totalement inattendue, surgissait une pointe d'humour, simple, bon enfant.
La musique de Caroline Charrière était à l'image de sa personne, à la fois mesurée et déterminée. La douceur de sa voix semblait presque s'excuser de nous faire entendre sa musique et pourtant, elle prenait son art très au sérieux et le monde musical, d'abord choral puis instrumental s'est laissé séduire par un langage qui disait, avec des formules simples, le désarroi de l'artiste face à la complexité de notre monde.
Sa dernière oeuvre, "Tenebrae factae sunt", a été créée en juillet par l'ensemble Sixteen lors du Festival de musiques sacrées de Fribourg.
Une proposition de Jean-Pierre Amann
Adaptation web: Lara Donnet