Angèle, la Belge espiègle dont la pop avait besoin

Conseil d'une mère belge à sa fille (adorable): "T'es une jolie fille mais il ne faut pas que ça t'arrête!".

Angèle, auteure, compositrice et interprète n'a jamais perdu de vue la recommandation de sa mère, la comédienne Laurence Bibot. La jeune fille de 23 ans l'applique d'ailleurs à la lettre sur la pochette de son premier album "Brol", où elle apparaît à l'âge de cinq ou six ans, affichant un large sourire où manque une grosse incisive.

La beauté est une chance, elle n'est pas forcément une force.

Comme Cécile de France ou Virginie Efira, autres Belges célèbres, Angèle possède cette voix de grain qui fait craquer les garçons et que les filles adorent. Mi-Lolita, mi-Fifi Brindacier, Angèle est cool, chaleureuse et délicieusement décalée, comme en témoigne son premier single, "La loi de Murphy", qui raconte une journée où "tout part en couilles".

La chanson est drôle, pimpante, entêtante et son clip réalisé par la talentueuse Charlotte Abramov, Belge elle aussi, a été vu plus de 12 millions de fois sur YouTube. C'est la même Charlotte qui signe le second clip "Je veux tes yeux", offrant à Angèle un bel écrin visuel.

Une famille d'artistes

Fille du chanteur belge Marka et soeur du hip-hopeur Roméo Elvis avec qui elle chante "Tout oublier", la révélation 2018 a commencé le piano classique à 5 ans. Très éclectique dans ses choix musicaux, d'Hélène Ségara ("elle a bercé mon enfance") à Ella Fitzgerald, en passant par la musique classique, la pop et l'électro, Angèle a déjà trouvé sa signature. "Je mets des choses très personnelles dans mes chansons, ma vie, mon vécu, mon quotidien".

Ses textes, troués d'ironie, sont dans l'air du temps comme #balancetonquoi, et suffisamment bien écrits pour être lisibles sans musique. Elle y aborde les sujets de son âge et de sa génération: le sexisme ordinaire ou l'ambivalence des réseaux sociaux ("La Thune"), dont elle a pourtant fait son royaume puisque ses posts sur Instagram sont des must.

Un belgicisme à plusieurs sens

Après les bars, les premières parties de spectacles et quelques reprises comme "Bruxelles" de Dick Annegarn ou "Victime de la mode" de MC Solaar, Angèle tient désormais seule la scène. Elle a le répertoire nécessaire grâce à son premier album sorti le 5 octobre et au titre 100% belge: "Brol", un petit mot qui peut se traduire de plusieurs façons: truc, chose, camelote, fourbi, bordel, chaos. Peut-être l'équivalent de notre "chenit". "Ce mot m'a toujours fait rire et me rappelle mon enfance".

Sujet proposé par Julie Evard dans le 12:45

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