L’itinéraire romanesque et la filiation musicale semblent voulus par le destin: c’est un 29 février de l’année bissextile 1792, moins de trois mois après la mort de Mozart, que naît Gioachino à Pesaro, ville du nord de l’Italie au bord de l’Adriatique. Le premier enfant d’un jeune couple modeste, tous deux musiciens honnêtes et francophiles.
Trente-huit ans plus tard, Gioachino sera déjà retraité, ses opéras auront été joués dans toute l’Europe. Et Stendhal aura déjà rédigé sa biographie "Vie de Rossini".
Enfant prodige, il pratique le chant et plusieurs instruments, compose à 12 ans ses premières sonates et deux ans plus tard son premier opéra. A 20 ans, il sillonne toute l’Italie du nord, dirigeant et composant ses œuvres à Bologne, Venise et Milan.
Le "personnage" Rossini est déjà celui que la postérité retiendra: hyperactif et paresseux, séducteur et plein d’humour, bon vivant et âpre au gain.
En 1815, il investit Naples, puis Rome, et devient le compositeur le mieux payé d’Italie. Un an plus tard – il n’a pas 24 ans – il dirige à Rome la première de son chef-d’œuvre absolu: "Le Barbier de Séville" d’après la pièce de Beaumarchais, écrit en moins de 2 semaines.
Un fiasco à la création mais aujourd’hui un succès du répertoire lyrique, joué partout dans le monde, s’inscrivant à jamais dans la continuité des "Noces de Figaro" de Mozart, créées 30 ans plus tôt.