"Sex Education", la série qui ne prend pas les ados pour des cons

"Sex Education" suit les pérégrinations d'Otis Milburn, un lycéen de 16 ans, peu sociable et sexuellement à la traîne. A l'heure où tous ses camarades expérimentent leur première fois, lui n'a même jamais réussi à se masturber. C'est un vrai problème pour lui et c'est un comble lorsqu'on sait que sa mère est sexologue, qu'elle lui parle constamment de sexe, et qu'il est entouré d'objets phalliques à la maison.

Pourtant, ça ne l'empêche pas de devenir un spécialiste en la matière, à la suite d'un concours de circonstances. Poussé par la rebelle du lycée, Maeve, Otis commence à donner des conseils sexuels, dans des endroits improbables comme les anciennes toilettes de l'école.

Contre quelques dollars, Otis Milburn tente donc de dénouer les problèmes de couchage de ses camarades. "Pourquoi ne suis-je pas excité? Comment faire une fellation? Suis-je gay?" La palette de questions est large et Otis découvre qu'il a un réel talent pour entrer dans la psychologie et la chambre à coucher des gens. Quant à sa propre sexualité, il lui faudra plus de temps pour la cerner…

Une dramédie fraîche et trash

Les personnages de "Sex Education" sont rapidement attachants. On retrouve les adolescents classiques du lycée: la fille rock'n'roll, le timide, le gay et le sportif, etc... Mais si les personnages sont attendus et sans surprises, ils ont des rôles inhabituels. Le sportif par exemple est un grand sensible, qui ne sait pas comment séduire la fille de ses rêves. Le personnage de la mère d'Otis, interprété par une Gillian Anderson étonnamment hilarante, est également intéressant: la sexologue apporte une bonne dose d'humour en voulant à tout prix parler de sexe avec son fils coincé.

La série est souvent drôle, mais ne manque pas de profondeur. Elle réussit à aborder avec humour et de manière intelligente des thèmes lourds comme l'homophobie à l'école. L'esthétique est également très appréciable. Au début, on se dit que l'histoire se déroule dans les années 70' ou 80', à cause des couleurs, des vêtements ou de la bande-son, mais la série est bel et bien contemporaine. C'est une volonté du réalisateur de créer une confusion (agréable) en mêlant smartphone et velours côtelé.

"Sex Education" s'avère être une très bonne surprise, une dramédie fraîche et trash, à la liberté de ton peu courante en télévision.

>> A écouter, la chronique sur la série dans "Calmos" :

Sam Taylor/Netflix

Crystel Di Marzo/ld