"When they see us" la série de Netflix qui relance le débat sur la justice

"When they see us", la nouvelle mini série de Netflix dévoilée le 31 mai aux Etats-Unis, revient sur l'agression et le viol d'une jeune femme dans Central Park à New York il y a 30 ans, en 1989. A l'époque, cinq adolescents noirs seront accusés à tort et envoyés en prison. Ils purgeront entre 6 et 13 ans de prison. Le véritable agresseur quant à lui sera découvert en 2002 et confondu grâce à son ADN. Au moment de ses aveux, les cinq adolescents accusés à tort auront déjà tous purgé la peine que leur avait infligée la justice américaine.

Au-delà du fait tragique, cette série, réalisée par Ava Duvernay, a relancé la polémique autour d'une justice américaine biaisée et raciste. "When they see us" est aussi le dernier exemple en date de la puissance d'un acteur comme Netflix dans le débat public aux Etats-Unis.

Une histoire vraie

Au départ, c'est l'histoire véritable de cinq adolescents de Harlem condamnés à tort pour le viol et l'agression d'une jeune femme de 28 ans retrouvée baignant dans son sang à Central Park. Cinq jeunes garçons qui passeront une partie de leur vie en prison avant d'être innocentés, 13 ans après les faits.

La série retrace le travail des enquêteurs et plonge le spectateur dans l'univers d'une justice américaine biaisée qui a extorqué les aveux de cinq adolescents terrorisés, dont le plus jeune n'avait que 16 ans. On y découvre aussi un certain Donald Trump, à l'époque promoteur immobilier. En 1990, ce dernier avait acheté des publicités en pleine page dans les journaux de New York pour demander le retour de la peine de mort suite à ce crime.

Sur Netflix comme souvent, la fiction se mélange à la réalité. La politique au divertissement. Et ce n'est pas sans conséquence. La procureure de Manhattan qui avait supervisé l'enquête à l'époque se retrouve aujourd'hui replongée au coeur du scandale.

Netflix militant

L'accueil de cette mini série a été positif de la part de la critique et du public. Netflix, avec ses 150 millions d'abonnés, est devenu un acteur de poids dans le débat public aux Etats-Unis et l'entreprise se montre de plus en plus militante. La ségrégation, la violence policière ou la corruption sont autant de sujets dont s'empare actuellement la plateforme.

Le géant du streaming va même plus loin: il a notamment menacé l'état de Géorgie d'arrêter ses tournages dans la région si la loi anti-avortement devait être validée.

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Barack Obama est lui aussi sous contrat avec Netflix. L'ancien président américain a promis de ne pas utiliser la plateforme de vidéos à des fins politiques.

Sujet radio: Raphaël Grand

Adaptation web: Lara Donnet