Dans "The Circle", les candidats séjournent dans des appartements isolés les uns des autres, où ils sont filmés en permanence. Personne ne connaît vraiment ses adversaires. Les candidats ne peuvent communiquer que par messages texte, via un réseau social unique en son genre. Ils papotent, se jaugent, se jugent, se draguent, se notent et s'éliminent, jusqu'à désigner un vainqueur qui remportera 100'000 dollars.
Avec "The Circle", Netflix étoffe son offre et recycle avec brio les vieilles recettes de la TV à l'ancienne. Pourtant, sur le principe, "The Circle" n'a rien de nouveau. "Loft Story", en 2001, montrait déjà des candidats confinés dans un appartement. L'aspect inédit de "The Circle" tient au fait que les participants ne se croisent jamais physiquement. Ils ne se voient pas, et ne s'entendent pas non plus. Ils ne peuvent communiquer que par le biais du "cercle", un réseau social commandé par la voix.
Une critique des réseaux sociaux
Comme les candidats de "The Circle" ne se connaissent que par l'intermédiaire de messages textes, ils peuvent se faire passer pour n'importe qui. Ainsi, l'obèse devient mince, l'homme devient une femme, le vieux devient un jeune. Une véritable chasse à l'imposteur se met en place. Si certains se font démasquer, d'autres se retrouvent accusés à tort de tromper leur monde.
Des participants tombent des nues lorsqu'ils ont éliminé quelqu'un de sincère, ou sont surpris quand ceux qu'ils pensaient honnêtes s'avèrent être de puissants mystificateurs.
Entre "Loft Story" et "Black Mirror"
"The Circle" est un bon moment de détente, mais c'est surtout une réflexion sur l'image de soi que l'on fabrique sur les réseaux sociaux. Ce concept pose aussi une autre question: qui sont vraiment tous ces gens, toutes ces personnes avec qui nous sommes en contact sur les réseaux sans vraiment les connaître.
Avec cette émission, Netflix se lance bel et bien dans la téléréalité, même si certains candidats font penser à des personnages de fiction, tant leur caractère est caricatural: Joey, le barman italo-américain de New York, rappelle fortement le Joey de "Friends", Mercedeze a un "je ne sais quoi" de Tasha dans "Orange is the New Black", et Shubham ressemble étrangement à Raj Ramayan Koothrappali de "The Big Bang Theory"... Quant aux thématiques de la dérive des réseaux et de la notation à outrance, on pense bien sûr à la trame de la série d’anticipation "Black Mirror".
Sujet radio: Antoine Droux
Adaptation web: Lara Donnet