Ritchie, Roscoe et Colin sont étouffés par le conservatisme, voire l’homophobie de leurs familles respectives. Ces trois jeunes adultes décident donc de poser leurs bagages à Londres au début des années 1980, dans l’espoir de pouvoir enfin assumer et vivre pleinement leur homosexualité. Dans leur fuite, les trois garçons vont atterrir dans un appartement avec Ash et Jill.
L'épidémie de sida n'en est qu'à ses débuts mais se propage dangereusement, jusqu'à avoir des conséquences importantes sur la vie des cinq personnages que l'on suit durant une décennie où ils se forgent dans la douleur dans "It's a Sin", un titre emprunté à une fameuse chanson des Pet Shop Boys datant de 1987.
La série créée par le Gallois Russell T Davies, à qui l'on doit déjà les deux saisons cultes de "Queer as Folk" et "Years and Years" notamment, évoque de façon brillante la génération de jeunes Britanniques fauchés par le VIH dans un pays où la promotion de l'homosexualité est interdite par la loi.
Un hymne à la vie plein d'empathie
Frontale, la série en cinq épisodes diffusée sur Canal+ opte pour une représentation très crue des conséquences du sida, ainsi que de sa perception à l’époque comme une maladie de pestiférés. On parle alors aussi bien de cancer gay que de maladie des poppers. Un propos grave contrebalancé par des scènes d'extases lumineuses d'une jeunesse pleine de rêves.
Porté par un casting parfait et une formidable bande originale où défilent "Tainted Love" de Soft Cell, "Call me" de Blondie, "Enola Gay" d'Orchestral Manoeuvres in the Dark ou "Smalltown Boy" de Bronski Beat, "It's a Sin" s'avère un hymne à la vie plein d'empathie, de finesse, d'allégresse où s'entremêlent en permanence pulsions de vie et pulsions de mort. "It's a Sin" s'avère une tragédie pleine de grâce.
Olivier Horner