C'est la série du moment. Le psy préféré des Français, le Dr Dayan, a repris du service fin mars sur Arte avec la saison 2 de '"En thérapie", miroir des maux de l'époque et du traumatisme provoqué par la pandémie.
Forts du succès phénoménal de la saison 1 (53 millions de vidéos vues sur arte.tv), les réalisateurs d'"Intouchables", Eric Toledano et Olivier Nakache, ont poursuivi leur adaptation de la série israélienne "Betipul" en s'entourant d'une nouvelle troupe: Frédéric Pierrot, l'interprète de Dayan, donne ainsi la réplique à Charlotte Gainsbourg, Jacques Weber ou encore Agnès Jaoui, également sollicitée à la réalisation aux côtés d'Emmanuelle Bercot, Arnaud Desplechin et Emmanuel Finkiel.
La jeune Susanne Lindon, 22 ans, fille de Vincent Lindon et Sandrine Kiberlain, rejoint la troupe en interprétant Lydia, étudiante gravement malade. "La série a dédramatisé le fait d'aller chez un psy. Beaucoup de gens de mon âge, grâce à la série, ont osé y aller pour être écoutés et s'écouter", indique-t-elle à la RTS.
Pour les acteurs, une vraie mise à nu
Cinéastes de mouvement, Eric Toledano et Olivier Nakache ont dû composer avec la contrainte des quatre murs du cabinet du Dr Dayan et des incessants champs-contrechamps. Un procédé qui nécessite pour les comédiens une implication permanente. "Dans un cabinet de psy, on est dans l'intime par définition. C'est un endroit où l'on ne met pas de caméra.(...) Le procédé de la série nécessite que l'on tourne 20 minutes par jour, ce qui permet au personnage de prendre place. (...) Cela implique une forme de lâcher-prise. Je pense qu'il existe la même intensité que quand les gens se mettent à nu au cinéma. On sait que l'acteur va plonger et par respect, tout le monde se tait sur le plateau", explique Eric Toledano.
Pour Olivier Nakache, la série va "encore plus" loin dans "l'âme du Dr Dayan", poursuivi en justice après la mort d'un patient, et désormais supervisé par sa consoeur Claire (Charlotte Gainsbourg), un personnage totalement inventé dans la version française pour prendre la relève d'Esther (Carole Bouquet).
La pertinence d'une suite
Si les attentats du 13 novembre 2015, fil rouge de la première saison, ont à l'origine motivé ce remake, la pandémie de Covid-19 et ses répercussions sur la santé mentale ont convaincu le duo Toledano/Nakache de la "pertinence" d'une suite. Une démarche approuvée par le créateur de "Betipul", Hagai Levi, pour qui "évidemment il fallait raconter ce moment-là", a rapporté Eric Toledano à l'AFP lors du festival Séries Mania.
>> A lire aussi : "En thérapie", la série qui ne guérit pas les addictions aux séries
La deuxième saison démarre cinq ans après la première, au sortir du premier confinement, en mai 2020: isolement, surmenage lié au télétravail ou encore peur du virus impactent le quotidien du psychanalyste, désormais installé en banlieue parisienne après son divorce, et de ses quatre patients.
Se succèdent Inès, avocate quadragénaire d'origine malienne et en mal d'enfant (Eye Haïdara), Robin (Aliocha Delmotte), 11 ans, en surpoids et victime de harcèlement, Lydia (Suzanne Lindon), étudiante atteinte dans sa santé, et Alain (Jacques Weber), chef d'entreprise en pleine tourmente médiatique.
Et si une troisième saison n'a pas encore été annoncée, l'actualité récente justifierait bien quelques séances supplémentaires...
Propos recueillis par Yacine Nemra
Adaptation web: mh avec agences
"En thérapie" saison 2, 35 épisodes à voir en intégralité sur Arte.tv et chaque jeudi à 20h55 jusqu'au 19 mai sur la chaîne Arte.