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"Infiniti", série spatiale française entre polar et science-fiction

L'affiche de la série "Infiniti". [Canal+]
L'affiche de la série "Infiniti". - [Canal+]
La Station spatiale internationale (ISS) ne répond plus. Au même moment, un des astronautes qui se trouvait à bord est retrouvé décapité sur un toit au Kazakhstan. Un paradoxe au coeur de la mini-série française "Infiniti" proposée par Canal+.

"Infiniti" débute avec un vaisseau cargo qui tente de s’arrimer à la station spatiale ISS. Tout semble bien se passer d’après les informations que récolte en temps réel la base opérationnelle de Baïkonour au Kazakhstan, alors qu'en réalité, il n'en est rien.

Selon les scientifiques qui sont à bord, l'alignement est mauvais. Ils déclenchent le système automatique d’arrimage pour reprendre la main, mais une tempête solaire vient tout perturber et provoque une collision entre le cargo et la station orbitale qui se retrouve endommagée et en perdition. La liaison avec la Terre est coupée. Impossible de savoir si les cosmonautes ont survécu…

Un paradoxe

Pas très loin du cosmodrome de Baïkonour, sur le toit d’un immeuble en ruine, la police est appelée pour constater la découverte d’un cadavre. Celui d’un homme, complètement nu et entièrement recouvert de cire, qui a été décapité.

L’analyse de l’ADN prouve qu'il s'agit d’Anthony Kurz (Lex Schrapnel), l'astronaute américain qui était à bord de la Station spatiale internationale en détresse. Une révélation très perturbante car même si l’ISS avait explosé, ce qu’aucun radar ni télescope n’a observé, personne ne peut tomber dans le vide intersidéral.

Une spationaute française, Anna Zarathi, interprétée par Céline Sallette et un flic local, Isaak Turgun, interprété par Daniar Alshinov sont en charge d'expliquer ce paradoxe. L’enquête va se révéler extrêmement difficile vu les intérêts autant politiques que cachés qui sont en jeu.

Croyances ancestrales

Surfant sur le succès médiatique de Thomas Pesquet, inspirée de rencontres avec des astronautes comme Claudie Haigneré, première Européenne dans l'espace, "Infiniti", mini-série française en six épisodes proposée par Canal+, investit un genre associé généralement aux Anglo-Saxons.

Réalisée par Thierry Poiraud ("Zone blanche"), elle peint aussi la fin d'un monde, à l'heure de la montée en puissance des sociétés privées comme SpaceX.

A l'origine du projet, l'envie des auteurs Stéphane Pannetier et Julien Vanlerenberghe d'écrire sur le contraste entre la base spatiale de Kourou, en Guyane, et la jungle autour, avec ses villages d'Amérindiens et leurs croyances ancestrales.

"En creusant un peu plus, on s'est rendu compte que cette confrontation entre la science et une sorte de spiritualité" se retrouvait "dans tous les endroits où on faisait décoller des fusées", a expliqué Julien Vanlerenberghe lors d'un point-presse en mars. Il s'agit d'"endroits assez déserts", a ajouté le scénariste, encore marqué par la présence de "troupeaux de chameaux" près de Baïkonour, d'où sont partis Spoutnik et Youri Gagarine.

En choisissant finalement ce territoire russe, loué jusqu'en 2050 au Kazakhstan, indépendant depuis 1991, les auteurs ont pu facilement "augmenter les enjeux" de leur intrigue.

Tournée en français, en anglais ou encore en russe, "Infiniti" illustre bien "la tour de Babel" que représentent "la conquête spatiale et la Station internationale", selon le producteur Eric Laroche. "Il faut la regarder en V.O., ça fait partie du voyage", insiste Julien Vanlerenberghe.

Sujet radio: Pascal Bernheim

Adapation web: aq avec afp

"Infiniti", mini-série de 6 épisodes, à voir sur Canal+

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