Composée de huit épisodes, la première saison de la série suit le parcours de Mercredi (Wednesday dans la version originale) Addams en tant qu'étudiante à la singulière Nevermore Academy. Une école pour des adolescents "particuliers" qui accueille vampires, loups-garous, sirènes, gorgones et autres marginaux.
La jeune fille se retrouve, contre son gré, dans ce pensionnat où s'étaient rencontrés ses parents, Morticia et Gomez (joués par Catherine Zeta-Jones et Luis Guzmán). Elle y apprend à dompter ses nouveaux pouvoirs psychiques, mais doit aussi déjouer une série de meurtres monstrueux qui terrorisent la ville et résoudre un mystère auquel ont été mêlés ses parents il y a vingt-cinq ans. Le tout en tentant péniblement de nouer de nouvelles relations avec ses camarades.
Tim Burton en producteur et réalisateur
Au départ collection de dessins humoristiques réalisés par Charles Addams pour le magazine The New-Yorker en 1938, la famille Addams a déjà été déclinée en séries, comédie musicale, jeux vidéo et films, dont les deux signés par Barry Sonnenfeld avaient marqué les esprits dans les années 1990.
S'attaquer une nouvelle fois aux personnages de la célèbre famille Addams relevait donc du défi. Un risque que n'ont pas hésité à prendre Alfred Gough et Miles Millar, créateurs de la série "Mercredi", mise en ligne sur Netflix le 23 novembre derneir. Mettant toutes les chances de leur côté, ils ont associé à leur projet Tim Burton, qui se retrouve producteur et réalisateur des quatre premiers épisodes.
Car qui de mieux que le cinéaste de "Beetlejuice" et d'"Edward aux mains d'argent", qui aime le fantastique, les ambiances nimbées de brouillard et les arbres morts qui penchent, pour se frotter à l'univers de la famille Addams? Une histoire que Tim Burton connaît par ailleurs très bien, lui qui a failli réaliser un des films sortis dans les années 1990 et qui avait abandonné en 2013 une version en stop-motion.
Jenna Ortega, impressionnante dans le rôle-titre
Dès les premières scènes, on reconnaît l'univers de Tim Burton. La photographie est superbe, chaque plan maîtrisé et le travail sur les décors et les costumes remarquables. Cerise sur le gâteau, le réalisateur américain a trouvé l'actrice parfaite pour incarner le rôle-titre sur lequel toute la série repose.
Jenna Ortega ("Jane the Virgin", "You") est impressionnante et joue à merveille cette jeune fille cynique, acerbe, qui ne cligne jamais des yeux et qui envoie des "punchlines" cinglantes. Elle réussit à faire oublier Christina Ricci qui avait tenu ce rôle avec brio dans les films de Barry Sonnenfeld et qui, petit clin d'oeil, se retrouve en professeure de botanique dans la série.
Une scène de "Mercredi" résume le talent de Jeanna Ortega: la danse endiablée de l'épisode 4 que l'actrice a elle-même chorégraphiée. Une scène devenue culte en quelques jours et qui connaît déjà de nombreuses reprises sur les réseaux sociaux, TikTok en tête.
Un démarrage record
"Mercredi" propose une palette de personnages aussi loufoques qu'intéressants et mêle habillement fantastique, horreur, mystère et comédie. Seuls bémols: un univers qui rappelle peut-être un peu trop "Harry Potter" et une série pour ados qui s'essoufle à partir du cinquième épisode, lorsque Tim Burton n'est plus à la barre.
Mais cela ne semble pas avoir dérangé le public, qui s'est rué sur cette série. "Mercredi" a effectué le meilleur démarrage sur Netflix pour une série anglophone (341,2 millions d'heures de visionnage sur la première semaine), battant le record tenu jusque-là par la quatrième saison de "Stranger Things", ce qui n'est pas rien!
Sujet radio: Crystel di Marzo
Adaptation web: Andréanne Quartier-la-Tente