Le manga culte "One Piece" débarque en série sur Netflix
Depuis jeudi, Netflix propose de découvrir "One Piece", une série tirée du plus célèbre des mangas. Réalisée en prises de vues réelles avec de vrais acteurs ("live-action"), la première saison comprend huit épisodes d'environ une heure.
La saga "One Piece" a été créée en 1997 par le mangaka japonais Eiichiro Oda alors âgé de 22 ans. Depuis, elle a tracé sa route et a été consacrée comme la référence manga par excellence, avec plus de 500 millions d'exemplaires vendus. C'est l'histoire de Monkey D. Luffy, un jeune pirate toujours affublé de son chapeau de paille qui sillonne les océans avec son équipage en quête du One Piece, un trésor mythique, afin de devenir le roi des pirates.
Une série prévue pour durer
Déjà l'objet d'une quinzaine de films et d'un animé qui a dépassé les mille épisodes, les aventures de Luffy sont disponibles désormais sous la forme d'une série réalisée en prises de vues réelles avec de vrais acteurs, ("live-action"), dont Inaki Godoy dans le rôle du héros. Le tout réalisé sous l'oeil et avec l'approbation de son créateur Eiichiro Oda.
La première saison, composée de huit épisodes d'une heure environ, reprend l'intégralité de la "Saga East Blue", soit les douze premiers tomes de "One Piece". Au vu de la centaine de tomes que comporte le mythique récit, la série pourrait durer des années en cas de succès.
Des fans rassurés
Cependant, les millions de lecteurs et lectrices ont attendu le "One Piece" de Netflix avec circonspection, car les précédentes adaptations en live-action de mangas, comme "Full Metal Alchemist", "Dragon Ball Evolution" ou "Death Note", n'avaient pas convaincu. De plus, les premières images diffusées du manga d'Eiichiro Oda n'avaient pas rassuré les fans.
Projetés en avant-première à plusieurs endroits sur la planète, dont Paris mardi soir, les deux premiers épisodes ont, semble-t-il, balayé les craintes des fans français qui sont ressortis ravis, selon plusieurs médias relatant l'événement.
Plus cher que "Game of Thrones"
"Nous voulons réécrire l'histoire des adaptations en live-action", a promis Netflix. Pour y parvenir, la plateforme de streaming n’a pas lésiné sur les moyens. Avec un budget de plus de 18 millions de dollars par épisode - selon les chiffres confirmés par le site allemand de Netflix, Netflixwoche - "One Piece" est la première saison la plus chère jamais produite par la plateforme et dépasse la série "Game of Thrones" d'HBO qui avait coûté 13,7 millions par épisode pour sa huitième et dernière saison.
Du côté de Netflix, toutes saisons confondues, c'est toujours "Stranger Things" qui est en tête avec 30 millions de dollars par épisode pour sa quatrième saison. Quant au record absolu, il est détenu par "Le seigneur des anneaux: Les anneaux de pouvoir" d'Amazon Prime qui avait annoncé un budget de 60 millions de dollars par épisode lors de sa sortie en 2022.
aq avec agences
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"One Piece", locomotive du soft power japonais
Si l'arrivée de la série "One Piece" est un événement mondial, dans sa patrie d'origine, son lancement n'est pas perçu de manière aussi importante qu’à l’étranger. "Les Japonais ont l’habitude que les mangas soient déclinés sur divers supports, explique Karyn Nishimura, correspondante à Tokyo pour la RTS. Cela fait même partie intégrante de l’industrie du divertissement. Ca porte le nom de 'média mix', un concept qui est pensé ainsi depuis des décennies. Il faut savoir que sur les quelque 400 films japonais produits chaque année au Japon, un tiers environ sont tirés de mangas."
Mais "One Piece" revêt tout de même une place à part. Locomotive du soft power japonais, il contribue à l'influence du pays nippon sur le monde, en proposant de découvrir le mode de pensées, les coutumes ou encore les traditions locales.
"Le gouvernement japonais s’est rendu compte sur le tard de la force de l'engouement pour la pop culture nippone, à envisager dans un sens assez large puisqu'elle s'étend aussi à la gastronomie par exemple", analyse Karyn Nishimura. Mais ce sont des éditeurs et producteurs étrangers, français et belges notamment, des chaînes de télévision, des auteurs comme Moebius qui se sont intéressés aux créations nippones, mangas ou animés et les ont fait venir en Europe. Aujourd'hui encore, en dépit du fait que le gouvernement japonais tente via un fonds appelé Cool Japan de guider ce soft power, cela se fait largement sans lui".
>> A écouter: La chronique de "Tout un monde" consacrée à la sortie de la série "One Piece". :
![Le tome 100 du manga "One Piece". [Glénat]](https://img.rts.ch/articles/2021/image/8oy9eg-26165285.image?w=960&h=384)
Glénat