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Rétrospective: dix séries marquantes de l'année 2023

Les Indociles
La Chronique de Crystel Di Marzo (1/2) / Super Flux / 10 min. / le 22 décembre 2023
Spécialistes des séries pour la RTS, Crystel Di Marzo et Philippe Congiusti dévoilent chacun leurs cinq coups de coeur de l'année 2023.

LES CHOIX DE PHILIPPE CONGIUSTI

"Les indociles"

La réalisatrice helvétique Delphine Lehericey a su porter beaucoup plus loin la BD de Camille Rebetez et Pitch Comment en ouvrant le champ sur une histoire de la toxicomanie en Suisse. On prend un gros shoot de plaisir à traverser les époques en compagnie de cette bande de potes attachante, chacun ayant à résoudre ses propres problèmes sans jamais oublier le collectif et la solidarité vis-à-vis des plus faibles face à l'enfer de la drogue. Passionnant et incontournable.

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"Alphonse"

Totalement irrévérencieux, souvent vulgaire mais toujours très drôle! Quel plaisir coupable de découvrir un Jean Dujardin penaud, fils de Pierre Arditi, un vieux gigolo aux abois qui commande à son fiston de prendre la relève. Le rejeton s'exécute, maladroitement d'abord, plus aisément ensuite. Nicolas Bedos s'amuse et nous amuse en dessinant des portraits de femmes cabossées par la vie et qui ont chacune leur fantasme. Le casting est à l'image de la mise en scène, très classe, de Charlotte Gainsbourg à Nicole Garcia en passant par Elsa Zylberstein.

"Tapie"

Une réussite qui repose essentiellement sur un Laurent Lafitte excellent dans le costume de ce beau parleur enfumeur de première, aussi flamboyant qu'irritant, ballotté entre ses origines modestes et son irrésistible besoin d'ascension et de pouvoir. Même si on passe trop vite sur certaines affaires, et que la série se termine un peu en queue de poisson, Ségala fils s'en sort rudement bien avec le portrait de cet homme monstrueux par bien des aspects.

>> A lire : "Tapie", l'histoire d'un vendeur de télévisions qui veut rentrer dans le poste

"Polar Park"

Gérald Hustache-Mathieu reprend l'univers de son film "Poupoupidou", les décors enneigés, certains personnages, des comédiens comme Jean-Paul Rouve, Guillaume Gouix et Olivier Rabourdin. Il en convoque d'autres, dont la remarquable India Hair. Et le voilà qu'il nous revisite "Misery" à Mouthe, avec en toile de fond un serial killer qui transforme ses victimes en oeuvre d'art, les scènes de crime singeant des tableaux célèbres. Génial!

>> A lire : Entre thriller et comédie, "Polar Park" sème savoureusement les cadavres

"Monarch, Legacy of Monster"

Un demi-frère et une demi-sœur, en reconstituant un puzzle qui les dépasse, vont voir leur vie menacée dans notre ère post-godzillesque avec des bestioles géantes affolantes. Mais la menace vient surtout de l'organisation Monarch qui aimerait bien que certains secrets le restent! Ce thriller qui se balade à travers plusieurs époques et mêle tension, complot, secret de famille et secret d'Etat est à voir essentiellement pour les bébêtes dégueulasses et les effets spéciaux remarquables.

>> A lire : "Monarch: Legacy of Monsters", une enquête haletante pour amateurs de monstres

LES CHOIX DE CRYSTEL DI MARZO

"Poker Face"

La série renoue avec le policier des années 1970, comme "Colombo", qui résolvait un meurtre par épisode. Dans "Poker Face", c'est Charlie Cale qui mène les enquêtes, alors qu'elle n'est absolument pas flic. Mais elle a le don de savoir quand on lui ment. Chaque épisode débute par un meurtre, avant de revenir en arrière, au côté de Charlie, pour voir comment elle va résoudre l'énigme. Dans cette série créée par Rian Johnson, Charlie est campée par l'extraordinaire Natasha Lyonne ("Orange is the New Black"). L'actrice donne vie à un personnage génial, très rock'n'roll, avec sa voie rocailleuse qui colle parfaitement à l'esprit et au rôle.

"The Bear", saison 2

La série de Christopher Storer, qui se déroule dans un restaurant de Chicago, a mis la barre encore plus haut pour sa deuxième saison qui s'attarde davantage sur la psychologie des personnages et sur les personnages secondaires fascinants. "The Bear", ce sont des scènes d'anthologie, comme dans l'épisode flash-back hyper anxiogène de Noël. La série allie joie et drame, parfois en même temps. En tous les cas, les scénaristes et réalisateurs savent admirablement comment développer une ambiance, qu'elle soit stressante, émouvante, humoristique ou glauque.

>> A lire : L'excellente série "The Bear" sur le monde de la gastronomie remet le couvert

"The Last of Us"

La série était attendue au tournant par les fans du jeu vidéo et a surpris beaucoup de gens qui pensaient que l'histoire n'était pas adaptable pour le petit écran. C'était sans compter sur le talent des créateurs Craig Mazin et Neil Druckmann qui ont réussi à faire de "The Last of Us" une oeuvre à part entière, totalement indépendante des jeux vidéo. L'ambiance, les personnages, les décors, la mise en scène, les interprètes sont très soignés. Dans "The Last of Us", rien n'est superflu, tout est réfléchi et pas un seul épisode n'est ennuyeux. Pour ne rien gâcher, la série est pleine d'esprit, grâce à des dialogues toujours très inspirés et souvent drôles.

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"The Crown", saison 6

Depuis la première saison de "The Crown", le créateur Peter Morgan nous fait entrer dans l'univers de la famille royale très facilement, grâce à une écriture et un sens de la narration très maîtrisés, mais aussi grâce à une réalisation magnifique et à un casting incroyable. C'est beau, passionnant, prenant et souvent très émouvant. Cette dernière saison est sublime, particulièrement les derniers épisodes qui se recentrent sur la reine Elizabeth, sur son rôle, sur la femme qu'elle a dû mettre de côté pour régner.

>> A lire : La dernière saison de "The Crown", un parfum de scandale avec la mort de Diana

"Blue Eye Samouraï"

Les dessins sont sublimes, et l'histoire, qui semble simpliste au premier abord, se développe et s'étoffe au fil des épisodes. Mizu est une guerrière métisse dans le Japon féodal, que l'on suit dans sa quête vengeresse, et dans un univers extrêmement riche, peuplé de personnages fort attachants. "Blue Eye Samouraï" nous en met plein les yeux et on rit beaucoup. Et pas besoin d'être fans de samouraï pour apprécier la série, ce qui prouve qu'elle est très bien goupillée.

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