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"Avatar: le dernier maître de l’air" sur Netflix, série spectaculaire et bien ficelée

Gordon Cormier joue Aang dans la série Netflix "Avatar: le dernier maître de l'air". [KEYSTONE - ROBERT FALCONER/NETFLIX]
Débat séries / Vertigo / 23 min. / le 23 février 2024
Après la tentative désastreuse de Night Shyamalan d’adapter "Avatar", série animée au succès planétaire dans les années 2000, Netflix redresse la barre fièrement. Dès le premier épisode disponible depuis le 22 février, la réussite souffle sur la plateforme tant le défi d’enchanter fans et novices est relevé haut la main.

Dès l’ouverture du premier épisode d'"Avatar: le dernier maître de l’air", série animée adaptée par Netflix en prises de vues réelles, l’attention est captée par une scène de combat dantesque. Un maître de la Terre se bat comme un diable contre un maître du Feu et ses sbires. Des pics rocheux jaillissent du sol sur commande en même temps que des boules enflammées sont lancées par ses adversaires. Cela virevolte dans tous les sens, cela crapahute, cela galope, cela explose. Le combat perdu par ce guerrier pose d’emblée un jalon: dans cette série, cela va cogner à grands renforts d’effets spéciaux. Passé ce préambule musclé, les enjeux sont vites posés.

Une guerre des éléments

Dans un monde imaginaire, les nations de la Terre, de l’Eau, du Feu et de l’Air cohabitent en paix jusqu’à ce que le leader du Feu profite de la mort de l’Avatar, seul être capable de maîtriser ces quatre éléments et garant de l’équilibre entre les forces en présence. Comme personne ne sait dans quel corps va se réincarner l’esprit de l’Avatar, si ce n’est dans celui d’un être de la nation de l’Air, le chef de celle du Feu se faufile dans la brèche pour prendre l’ascendant. Il décide d’exterminer le peuple de l’Air et d’asservir les deux autres nations.

L’Avatar réincarné dans le corps d'Aang, un enfant à tête de bonze, est miraculeusement épargné par le massacre. Les années passent, et le jeune garçon jusque-là endormi dans les glaces se réveille soudain. Il va devoir endosser une responsabilité plus grande que lui en apprenant à maîtriser ses nouveaux pouvoirs et à faire passer l’intérêt collectif avant le sien pour ramener la paix.

La contre-attaque d'Aang

Par la suite, Aang (Gordon Cormier) et ses nouveaux amis de l’Eau, Katara (Kiawentiio) et son frère Sokka (Ian Ousley), débarquent sur les terres de son prédécesseur pour trouver des réponses. Ils en profitent pour repousser un bataillon de la nation du Feu à leurs trousses emmené par Zuko (Dallas Liu) et pour fédérer des amazones jusque-là restées en dehors de cette guerre du feu. La contre-attaque est ainsi lancée jusqu’au combat final dément du dernier épisode.

Paul Sun-Hyung Lee et Dallas Liu dans "Avatar: le dernier maître de l'air". [KEYSTONE - ROBERT FALCONER/NETFLIX]
Paul Sun-Hyung Lee et Dallas Liu dans "Avatar: le dernier maître de l'air". [KEYSTONE - ROBERT FALCONER/NETFLIX]

Extrêmement bien ficelé, avec des corps-à-corps d’arts martiaux parfaitement chorégraphiés, des beaux costumes et décors, des bateaux impressionnants qui fument, le récit suit le chemin classique initiatique d’un enfant qui deviendra l’élu. Amitiés, amours sous-jacentes, traîtrises, manigances, ruses et combats spectaculaires dopés aux effets spéciaux magistraux ne manqueront pas d’enthousiasmer les amateurs et amatrices d’heroic fantasy, même les plus blasés.

Une série destinée aux treize ans et plus

Si les fans de la série originelle trouveront toujours à mégoter sur quelques coupes drastiques, il faut rappeler l’impossibilité de faire tenir vingt épisodes de vingt-cinq minutes, durée de la première saison de l’animé, en huit épisodes de cinquante-cinq minutes, format usuel chez Netflix. Et si le héros a aussi perdu de son esprit enfantin et joueur, malgré quelques relents, la plateforme n’avait pas d’autre choix pour draguer un cœur de cible plus élevé que les 8-10 ans.

Cela aurait pu être pire. Lorsque la nouvelle a fuité que les créateurs de la série animée culte, Michael Dante DiMartino et Bryan Konietzko, intégrés au projet Netflix, l’avaient quitté en cours de route pour "divergence artistique", terme sympathique qui signifie plutôt différend pécunier, la galaxie des fans a en effet retenu son souffle. Mais à quinze millions de dollars l’épisode, soit le coût de la saison huit de "Game of Thrones", Netflix n’allait pas risquer de produire un gros n’importe quoi qui fâche.

Pour sûr qu’avec "Avatar: le dernier maître de l’air", Netflix a sans aucun doute dégoté la pépite indispensable pour rameuter de l’abonné nouveau, tant la série peut largement se poursuivre sur plusieurs saisons et même au-delà de ce qu'offrait l’animé. D’ailleurs, la suite se fait déjà attendre avec une large impatience.

Philippe Congiusti/mh

"Avatar: le dernier maître de l’air", série live-action, saison 1 de huit épisodes, à voir sur Netflix depuis le 22 février 2024.

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