Lucy, paisible habitante d'un abri antiatomique se voit forcée de remonter à la surface, suite au kidnapping de son père adoré. Sauf que des centaines d'années après l'apocalypse, la terre a bien changé. La menace est partout et la jeune femme ne possède pas les codes de ce monde cruel et hostile.
Une adaptation parfaitement réussie
Les créateurs de la série, Jonathan Nolan et Lisa Joy, ont réussi à transposer les codes, l'atmosphère et les figures emblématiques du jeu vidéo originel, tout en proposant de nouveaux personnages. Loin des adaptations bâclées et bas de gamme, la série américaine se distingue par ses décors fabuleux, une narration cisaillée et des flashbacks bienvenus pour comprendre les agissements des différents protagonistes. Sans oublier du danger, de la violence, de l'humour et de l’hémoglobine ripolinée pour ne pas trop effrayer.
Pour celle ou celui qui n'aurait jamais entendu parler de "Fallout", l'intrigue débute dans les années 1950, au temps où Elvis Presley et les cow-boys étaient adulés. Une star de la télé à chapeau, costume à franges et santiags anime un goûter d'enfant chez des nantis quand soudain un champignon atomique illumine l'horizon.
Deux siècles plus tard, dans l'abri 33, Lucy, la fille du boss Hank se marie avec un inconnu de l'abri voisin. Mais des pilleurs de la surface s'invitent et commettent un carnage, kidnappant le père de Lucy. La gentille naïve part alors affronter le monde sans foi ni loi des terres désolées pour retrouver son père.
Une quête passionnante
Si la forme l'emporte largement sur le fond, le public est en empathie totale avec Lucy, qui vivait dans un monde de bisounours, protégée de toute menace dans son abri antiatomique. La jeune femme va rapidement découvrir qu'en surface, tout n'est que danger, roublardise, malveillance et duperie.
Pire, elle va comprendre que son papa chéri est un immonde personnage ayant activement participé au plan d'extinction de l'humanité pour mieux la repeupler, selon des règles établies par une société privée adepte de l'eugénisme. Lucy va donc faire son bonhomme de chemin aux côtés de la Goule, un chasseur de prime ravagé par les radiations du monde extérieur et de Maximus, écuyer insignifiant qui va se découvrir de nouveaux pouvoirs. Pendant ce temps, en sous-sol, le frère de Lucy découvre le terrible secret de l'abri 31.
Loin d'être terminée
Emmenée par un casting fabuleux, Aaron Moten (Maximus), Ella Purnell (Lucy), Walton Goggins (la Goule), Kyle MacLachlan (Hank) ou encore Moisès Arias (fils de Hank et frère de Lucy), "Fallout" nous emballe. En s'inspirant de la série "M.A.S.H" pour les abris, elle-même directement dérivée de la Palme d'or 1970 de Robert Altman, ou encore de Sergio Leone, et notamment de son film "Le bon, la brute et le truand" pour la surface, Nolan et les siens ont su convoquer des références inconscientes pour le grand public, mais qui font mouche.
Si le plan de fin de la première saison de "Fallout" laisse augurer une suite à New Vegas qui permettrait d'y voir plus clair sur les intentions de celles et ceux qui tiennent entre leurs mains l'avenir de l'humanité, il reste des choses à éclaircir dans les Terres désolées. Et si le développement d'une deuxième saison prend moins de temps que celle d'un jeu vidéo, l'attente, au moins jusqu'en 2026, a déjà commencé pour savoir comment Lucy, Maximus, la Goule et Hank vont évoluer.
Philippe Congiusti/sc
"Fallout" de Jonathan Nolan, avec Aaron Moten, Ella Purnell, Walton Goggins, Kyle MacLachlan. A voir sur Prime Video depuis le 11 avril 2024.