Série surréaliste, "The Vince Staples Show" offre une critique décalée du racisme

Vince Staples a grandi à Long Beach, une ville proche de Los Angeles. Il a 30 ans et a connu un joli succès avec son premier album "Summertime '06" sorti en 2015, dont le single "Norf Norf" comptabilise aujourd'hui soixante-six millions de vues sur YouTube.

Actuellement signé chez Motown Records, le rappeur américain a livré cinq albums et prépare la sortie du prochain. Si les critiques sont dithyrambiques depuis ses débuts, son succès reste modéré. Comme le rappeur le dit lui-même dans le descriptif de sa série: il est célèbre, mais pas tant que ça. Il est riche, mais pas tant que ça.

Vince Staples est un créatif et un touche-à-tout: sur sa chaîne YouTube – suivie par 550'000 abonnés – il propose depuis 2019 des petites vidéos dans lesquelles il se met en scène. Il faut dire qu'il est aussi acteur. On l'a notamment vu dans le film "White Men Can't Jump" sorti en 2023 et dans la série primée "Abbott Elementary" sur ABC.

Une série de fiction

La série "The Vince Staples Show" ne se focalise pas sur la musique du rappeur. On est loin de la scène et des studios. Il s'agit plutôt d'une collection de petites histoires sur un homme qui traverse ses journées avec un flegme impressionnant, alors qu'il lui arrive des mésaventures incroyables.

Courte, la série est composée de cinq épisodes de vingt minutes. Et si elle est centrée sur Vince, il s'agit d'un Vince fictionnel. D'ailleurs, chaque épisode démarre avec cet avertissement: "Ceci est une oeuvre de fiction. Toute ressemblance avec des faits réels serait fortuite". A chaque épisode son décor et son histoire.

Une critique du racisme

"The Vince Staples Show" plonge son public dans un surréalisme quasi mystique. Dans les situations les plus improbables, Vince reste toujours calme et fait preuve d'un détachement absolu. C'est amusant, mais beaucoup moins léger qu'il n'y paraît puisqu'à travers toutes les situations loufoques et farfelues que subit son alter ego, la série traite de racisme. Et du fait d'être un jeune homme noir aujourd'hui, aux Etats-Unis.

Certains comparent "The Vince Staples Show" à la série "Atlanta" qui utilise le grotesque et l'humour pour faire passer son message. Et même si elle est moins aboutie et moins drôle que la série de Donald Glover, "The Vince Staples Show" a de quoi séduire. Notamment grâce à Vince Staples lui-même, qui s'avère excellent dans ce rôle semi-fictif. Il donne vie à un personnage attendrissant, bien écrit, qu'on a envie de suivre, même si ses délires nous laissent parfois sur des impressions surprenantes et bizarres.

Série singulière au rythme aléatoire et au ton surréaliste, "The Vince Staples Show" ne va pas plaire à tout le monde, mais elle vaut le coup d'oeil.

Sujet radio: Crystel di Marzo

Adaptation web: ld

"The Vince Staples Show", cinq épisodes de vingt minutes à voir sur Netflix depuis le 15 février 2024.