Retour de la série "Squid Game" qui critique toujours autant la société capitaliste

La saison 2 de la série sud-coréenne Squid Game vient de paraître sur les écrans
La saison 2 de la série sud-coréenne Squid Game vient de paraître sur les écrans / 19h30 / 2 min. / le 29 décembre 2024
Trois ans après le phénomène planétaire qui a suivi le lancement de cette série coréenne mettant en scène des jeux d'enfants dans une version ultra violente, "Squid Game" est de retour sur Netflix depuis le 26 décembre. Une deuxième saison qui continue de critiquer la société capitaliste à outrance.

Les événements prennent place trois ans après ceux de la première saison de "Squid Game". Après avoir remporté le jeu, Seong Gi-hun espère profiter de la vie en allant aux Etats-Unis. Malheureusement, une série d’incidents vont le pousser à revoir ses plans et à se réinscrire au jeu mortel.

La deuxième saison reprend les mêmes mécaniques que la première: un grand manitou enferme des personnes désespérées, avec au choix la mort ou l’argent. "Quoi qu'on pense de cette nouvelle saison, elle n'a évidemment pas le même écho et ne provoque pas le même choc que la première", explique dans le 19h30 du 29 décembre Nicolas Dufour, journaliste et spécialiste des séries pour le journal Le Temps.

"C'est toujours cette oscillation entre la hiérarchie forte à la Orwell et la déréliction de l'humanité; la chute des valeurs de la société et de la civilisation, précise-t-il. Finalement, l'homme est un loup pour l'homme en permanence."

Une critique du capitalisme

Personnage principal de "Squid Game", Seong Gi-hun est un père divorcé et ancien travailleur mis à la rue par un groupe automobile, Dragon Motors. Même s'il s'agit d'une fiction, le réalisateur et scénariste de "Squid Game", Hwang Dong-hyuk, affirme à l’AFP s'être inspiré d'un chapitre réel de l'histoire parfois sanglante des conflits sociaux en Corée du Sud: l'occupation de l'usine Ssangyong de Pyeongtaek, près de Séoul, en 2009.

"Je voulais montrer que, dans le monde d'aujourd'hui, n'importe quel membre de la classe moyenne peut dégringoler au bas de l'échelle économique du jour au lendemain", explique-t-il. Dragon Motors, l'ancien employeur du personnage Gi-hun, est d'ailleurs une référence limpide à Ssangyong ("dragon jumeau" en coréen), une entreprise réelle ayant licencié 40% de son personnel en 2009.

Une occupation de l'usine et une grève de 77 jours avaient suivi, achevés par une violente bataille entre grévistes armés de frondes et de tuyaux en acier et policiers employant des balles en caoutchouc, pistolets Taser et hélicoptères pulvérisant des gaz lacrymogènes. De nombreux syndicalistes furent passés à tabac.

De la Corée du Sud à l’Occident

Le conflit ne s'était pas terminé là. Cinq ans plus tard, un dirigeant syndical Lee Chang-kun est resté perché au sommet d'une des cheminées de l'usine pendant cent jours, pour dénoncer un jugement donnant raison à Ssangyong contre les grévistes. Il est alors ravitaillé à l'aide d'un panier accroché à une corde et est en proie aux hallucinations - une corde de sa tente se transformant selon lui en serpent.

"La série porte un regard extrêmement dur sur la société et la Corée du Sud a, à ce niveau-là peut-être, quelque chose de maximaliste, mais que nous connaissons ici aussi. Par exemple, la compétition pour un travail, pour un meilleur salaire, pour essayer de se hisser en société d'une façon ou d'une autre", estime encore pour sa part Nicolas Dufour.

Sujet TV: Gilles de Diesbach

Adaptation web: Myriam Semaani avec afp

"Squid Game", saison 2, de Hwang Dong-hyuk, avec Lee Jung-jae. A voir sur Netflix depuis le 26 décembre 2024.

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