Il existe deux sortes de séries proposées sur la RTS: les suisses estampillées RTS dans le cadre de la politique fictions de la SSR et les internationales achetées clé en main. Logo rouge pour les plus osées, prime time pour les plus accessibles, milieu d’après-midi pour les inoffensives, tous les genres sont programmés pour satisfaire tous les publics. Historique, thriller, policier, comédie, drame ou romance, de "NCIS" à "Inspecteur Barnaby" en passant par "Top Model", "True Detective" ou "Downtown Abbey", rien ne doit échapper au département acquisition de la RTS pour satisfaire ses publics.
La condition sine qua non pour garantir un achat: respecter la primo-diffusion, comme avec la série française "HPI". Cette production TF1 est toujours diffusée en Suisse avant la chaîne française. Ainsi, le public romand adepte des facéties d'Audrey Fleurot peut découvrir en primeur ses aventures et éviter toute tentation d'aller voir sur TF1 si elle y est! Aux environs de 100 francs la minute, l'investissement est largement rentabilisé au regard de chiffres d'audiences excellents, une valeur sûre qui repose sur un personnage décalé, le genre que les téléspectateurs plébiscitent aujourd’hui.
La RTS préachète également des séries en se basant sur la lecture de scénarios. La programmation est alors envisagée bien longtemps avant la livraison du produit fini, ce qui parfois engendre des déceptions, le résultat final n'étant pas à la hauteur des espérances. Mais, en dehors du sujet ou du genre abordé, le casting ou le nom d'un cinéaste rattaché à un préachat sont autant d’éléments déterminants pour limiter les mauvaises surprises.
Pour compléter l'offre, et aussi parce que cela fait partie du mandat de service public de la RTS, le département Fiction en développe avec le concours de maisons de productions suisses. Entre deux et trois séries dites swiss made sont ainsi finalisées chaque année, pas plus pour des raisons budgétaires, ce qui induit des choix drastiques.
Deux fois l'an, auteurs et sociétés de production sont appelés à proposer leurs idées. Beaucoup postulent, mais très peu sont retenus! Les projets qui entrent dans la ligne éditoriale défendue par la RTS partent en développement. Un long travail d'accompagnement pour aider à l'écriture et bétonner le financement est alors nécessaire avant une mise en chantier.