Le contrebassiste fait des bruits étranges en frottant son archet sur quasi toutes les surfaces de son instrument et fait aussi de la percussion en le frappant. Tandis que le saxophoniste joue quant à lui de ses hanches pour faire entendre les sons de la forêt. On entend craquer les arbres et le vent souffler.
Le chorégraphe Cédric Gagneur, qui fait partie des quatre danseurs du spectacle provenant du hip-hop ou de la danse contemporaine, a imaginé "Silva" (la forêt en latin) comme une chorégraphie forestière. Un pari réussi où chacun peut y voir ce qu'il souhaite: on imagine des bêtes qui rampent, des araignées en équilibre ou encore le bûcheron qui frappe les troncs avec sa hache dans le geste des danseurs, geste conduit par les coups répétitifs des timbales.
Redonner du sacré à la forêt
C'est une des particularités très réussies de ce spectacle: la symbiose entre danseurs et musiciens. Il y a aussi quatre duos entre danseur et musiciens dans lesquels chacun guide l'autre à tour de rôle.
"Silva" se veut ainsi une plongée dans une atmosphère sylvestre, mélangeant la virtuosité et la créativité de la danse hip-hop, la sensibilité de la danse contemporaine, la spontanéité de la musique jazz et l'imaginaire de personnages mythologiques. Afin de redonner du sacré et un nouveau souffle chimérique à cet archétype de l'imaginaire humain qu'est la forêt.
Sylvie Lambelet avec olhor
"Silva", Nebia, Bienne, jeudi 16 et vendredi 17 janvier 2020 à 20h.