"Et j’ai crié Aline" constitue le troisième spectacle où le chanteur romand Thierry Romanens et le groupe Format A’3 entrecroisent, non sans humour, littérature et musique. Si le titre nous entraîne vers la pop sixties surannée de Christophe, c'est avant tout au roman de jeunesse de Charles Ferdinand Ramuz, "Aline", que le spectacle se réfère.
Un livre "à l’intrigue simple et puissante", "faussement naïve", confie Thierry Romanens. Son adaptation cosignée avec Robert Sandoz restitue la force des mots d'un Ramuz dont l'écriture, magistrale, tient à la puissance d’évocation d’un terroir local et du parler savoureux de ses habitants.
Humour injecté dans le drame
Sur scène, Romanens raconte l'histoire en y ajoutant ses commentaires personnels. Et par moments, ses comparses musiciens échangent des répliques très courtes entre Julien et Aline, les deux protagonistes d'un roman en forme d'histoire d'amour qui finit mal.
Aline vient d'une famille modeste alors que Julien est le fils de riches paysans. Mais alors qu'elle vit une vraie histoire d'amour, lui ne cherche qu'à la séduire. Elle tombe enceinte, il l'abandonne. L'histoire se termine tragiquement, par la mort de l'enfant et un suicide. Le spectacle est quant à lui moins dramatique et joue sur l'humour d'un Romanens qui se moque de lui-même et d'un Ramuz volontiers moralisateur.
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"Et j’ai crié Aline", Théâtre Kléber-Méleau (TKM), Renens, jusqu'au 26 janvier 2020.