Le Prix de Lausanne qui voit habituellement affluer la crème des jeunes danseurs du monde entier a dû repenser sa formule cette année en raison de la crise sanitaire. Au lieu de l'effervescence sur scène pendant une semaine et du trac vécu dans les coulisses avant la compétition, les concurrents ont envoyé des vidéos au jury, qui les visionne à partir de dimanche.
Le concours propose par ailleurs plus de sept heures quotidiennes de live-streaming, en direct sur Arte Concert et prixdelausanne.org. Le public peut aussi notamment découvrir les vidéos des 78 candidats tout au long de la semaine du concours.
Première difficulté pour les candidats de cette édition 2021, l'absence de conseils, habituellement dispensés pendant les classes par les professeurs du Prix de lausanne. Il leur manque aussi la montée d'adrénaline provoquée par la scène. Et puis la vidéo est plus exigeante. "Tu dois montrer plus d'émotions et de précision dans une vidéo. L'erreur n'est pas permise car le jury regarde notre vidéo avec un microscope", estime Luca Abdel-Nour, un des trois candidats des écoles suisses.
Remplir sa mission malgré tout
Mais le concours en ligne a aussi ses avantages: si on fait une erreur, on peut enregistrer une nouvelle version. Et puis, il n'y a pas de comparaison avec les autres danseurs. Quand on se retrouve seul devant la caméra, on est plus concentré sur sa propre performance.
Pour les juges aussi, la vidéo peut avoir des avantages: comme la possibilité de revoir un ou une candidate. Mais la danseuse Clairmarie Osta, membre du jury, n'y croit pas: "on va essayer de maintenir malgré tout un regard frais et une impression unique, comme lors d'une performance scénique. On ne va pas faire une analyse pas par pas ni regarder la vidéo plusieurs fois".
Pour elle, malgré une édition en ligne, le Prix de Lausanne va remplir sa mission, en offrant des places pour les jeunes talents dans les écoles et les compagnie de danse.
Sylvie Lambelet/olhor