Au début de la pandémie, après la fermeture des lieux culturels, la plupart des concerts ou spectacles en ligne étaient gratuits. Depuis, les propositions payantes se multiplient. Mais pour une institution théâtrale romande, le streaming payant est une quasi première.
D'après une enquête canadienne du Centre national des Arts, 13% des spectateurs seraient prêts à payer la moitié du prix d'un billet pour un événement en ligne.
En Suisse romande, le Théâtre Beno Besson à Yverdon fait figure de pionnier. A part Vidy-Lausanne qui l’a expérimenté avec une pièce de façon très ponctuelle et le théâtre Confiture qui propose "Misery" dès le 23 février, il n'y a à notre connaissance pas d'autre théâtre romand qui ait tenté le streaming payant.
Deux cents billets vendus
Vendredi matin, environ 150 à 200 billets étaient déjà vendus, à deux jours de la fermeture des guichets. Mais la grande majorité des spectateurs avaient acheté leur billet avant la fermeture des théâtres. Et ils n'ont pas demandé de remboursement après l'annulation du spectacle. Par la suite, une trentaine de billets ont été vendus pour le streaming live.
Filmer ce spectacle d'une durée de quatre heures nécessite des moyens importants, rappelle Georges Grbic, directeur du Théâtre Benno Besson. Pour obtenir une qualité presque cinématographique, cinq caméras seront nécessaires, ce qui nécessite une régie et du personnel qualifié. "Il faut rappeler que dans le partenariat entre le théâtre et son public, il y a cet engagement, cette possibilité que le spectateur ait envie de voir quelque chose et qu'il soit prêt à faire un contrat avec les artistes", relève Georges Grbic.
Avec un seul billet, on peut voir "Les Misérables" à plusieurs, en famille par exemple. Et si on préfère ne pas visionner les quatre heures de spectacle à la suite, il est aussi offert par épisodes, pendant deux semaines.
Sylvie Lambelet/mh
"Les Misérables" d'après Victor Hugo, par la Cie Utopia, mise en scène par Eric Devanthéry, à voir sur le site du Théâtre Benno Besson, dimanche 7 février 2021 à 17h.