C’est la concrétisation d’une année de travail. Âgés de 18 à 46 ans, des élèves répètent pour leur spectacle de fin d’étude. Ils partagent le même projet: devenir clown professionnel. Un rêve rendu possible par Marylène Rouiller, clown, maîtresse clown et chercheuse de clowns, ainsi que l’école qu'elle a fondée à Lausanne, la "Boîte-à-nez".
Elle se souvient: "l’idée de cette formation professionnelle vient à la base d’une blague. J’avais dit à mes potes clowns que je voulais clownifier la planète, parce que je pense qu'on se porterait beaucoup mieux s’il y avait plus de clowns."
Des profils et des débouchés variés
Les membres du gang de nez rouges pourront travailler dans le monde du spectacle évidemment, mais aussi dans le social, où les qualités altruistes de ces drôles de personnages sont recherchées. "Être clown, c’est accepter d’être en permanence dans le ridicule, dans l’absurde et dans le décalage pour soulager et consoler les autres."
Les clowns sont comme des éponges à émotions.
Pour Sandrine Junge, artiste de comédie musicale et élève de l’école de clowns, cette formation est plus qu'une évidence. Elle s’inscrit après une rencontre avec sa clown intérieure, nommée Samy: "c’est ma clown qui m’a dit 'vas-y, laisse-moi m’épanouir, donne-moi la possibilité de sortir, de grandir, d’évoluer et de vivre pleinement'. Je me suis dit 'ok, on y va!'".
Sa camarade de promotion Lisa Paschoud, éducatrice spécialisée, fait du cirque depuis son enfance. Elle veut aujourd'hui concilier les deux: "mon but, c’est de pouvoir faire de l’intervention, mais aussi de la scène. J’ai trop envie d’y retourner!"
Le spectacle de fin d'année, baptême du feu
Le spectacle de fin d’année de la classe, clôture d’une année d’études, est comparable à un baptême du feu. Un passage capital selon Marylène Rouiller: "le spectacle, c’est un passage obligé parce qu'il y a la rencontre avec le public. On ne peut pas savoir ce que vaut vraiment un ou une clown tant qu'on ne l’a pas vu.e se produire en public". Un public visiblement conquis puisque les représentations se sont faites à guichets fermés.
Propos recueillis par Laetitia Wider
Adaptation web: Myriam Semaani