Après une édition annulée, Avignon renoue avec son festival de théâtre

Le Festival d'Avignon a démarré lundi, après l'annulation de l'édition 2020 pour cause de pandémie. Il s'est doté d'un nouveau directeur dès 2022 en la personne du Portugais Tiago Rodrigues, premier étranger à diriger la prestigieuse manifestation théâtrale.

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Depuis lundi et durant les trois prochaines semaines, Avignon va vivre au rythme des restrictions sanitaires: centres de dépistage, distribution d'autotests, aération des salles de 40 minutes et surtout masque dans la rue en raison de l'affluence à l'extérieur lors du festival.

Le festival "off" quant à lui s'ouvre mercredi avec 1070 spectacles prévus, dont sept venus de Suisse. Tous ont été soigneusement choisis par Laurence Perez, en charge de la Sélection suisse en Avignon depuis 2016.

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Programme reconduit en 2021

En 2020, cette ancienne directrice de la communication au Festival d'Avignon avait déjà bouclé son programme lorsqu'elle a appris au mois d'avril que le festival serait annulé. "Il a été clair tout de suite que je voulais programmer en 2021 tout ce que j'avais prévu pour 2020", confie-t-elle à la RTS. "J'ai demandé aux artistes de préempter leur été 2021 pour que l'on puisse travailler ensemble".

Car un spectacle programmé en Avignon dans le cadre de la sélection suisse va au-delà d'une simple présence sur une scène. "Nous cherchons à générer des tournées au sein du réseau culturel français et francophone. Il y a donc une visibilité et un accompagnement qui représentent plus qu'une programmation traditionnelle". Pour les artistes comme Pierre Mifsud, qui présente cette année "La collection" aux côtés de Catherine Büchi et Léa Pohlhammer, "c'est l'assurance de ne pas se retrouver dans des lieux sans visibilité, à devoir tracter pour attirer le public".

Les spécificités des "spectacles suisses"

Quels sont les critères immuables qui font d'un spectacle qu'il sera bien reçu en Avignon? Si la recette magique n'existe pas, Laurence Perez met l'accent sur la singularité de la scène suisse.

Au début, il a fallu lutter contre les clichés du petit pays lisse un peu fermé sur lui-même. Mais nous avons rapidement brisé ces préjugés en prouvant qu'il n'y a pas de neutralité de l'art suisse.

"Les artistes suisses ont une sorte de bienveillance, un humour très fort qui fait qu'ils peuvent empoigner des sujets polémiques avec une douceur qui n'est ni mièvre ni mielleuse, mais qui permet au spectateur de rentrer dans la matière et de se poser des questions", poursuit Laurence Perez.

Egalement au programme de la sélection suisse cette année, les productions de deux anciens élèves de la Haute école des arts de la scène (La Manufacture), Marc Oosterhoff et Mélina Martin. Mais aussi "Dance Walk Retroperspective" du Genevois Foofwa d'Immobilité, "A l'envers, à l'endroit" de Muriel Imbach, une installation de Julie Gilbert intitulée "La bibliothèque sonore des femmes" et "Les Intrépides", une lecture à laquelle participe l'autrice vaudoise Odile Cornuz. Un programme riche et varié qui devra faire sa place pour se démarquer des mille autres spectacles prévus jusqu'au 25 juillet dans la Cité des papes.

Propos recueillis par Anne-Laure Gannac

Adaptation web: Melissa Härtel avec afp