Cette année, le festival lausannois de la Cité parvient à mettre sur pieds plus de 90 projets réunissant près de 20 nationalités d’artistes: à l’exception des musiciens anglais, tous ont pu répondre présents à l’appel du festival.
Parmi eux, la compagnie des Batteurs de Pavés, menée par Manu Moser. Leur spectacle, "Richard III ou le pouvoir fou", a lieu du 6 au 8 juillet dans la zone de la Cathédrale Nord. "Nous avons créé un format COVID-compatible, dans un seul lieu fixe, avec très peu de liens avec le public. Il faut savoir vivre avec son temps", admet-il.
Le live avant tout
Simone Toendury, responsable de la programmation arts vivants du festival, a dû elle aussi s’adapter. Les mesures sanitaires ayant changé près de 15 fois en un an, la tâche n’était pas facile. "Il faut lire les ordonnances du Conseil Fédéral, essayer de les comprendre pour savoir l'impact que ses mesures peuvent avoir sur un festival comme celui de la Cité. C’est un travail conséquent, mais nous n’avons pas voulu lâcher."
Une attitude qui a payé: en 2020, en pleine pandémie, les organisateurs mettaient sur pied "Aux confins de la Cité", une version miniature du festival: "L’année passée nous a montré qu'il était juste d’être dans le live, d’inviter les artistes et le public, même si c’est un peu pénible. Les gens sont très heureux de sortir à nouveau."
Pas de masques, traçage ou certificat COVID
Pour profiter de tous les lieux de la Cité, un certificat COVID et une pièce d’identité sont nécessaires. Une fois le contrôle passé, le festivalier se retrouve dans un festival "normal": pas de distanciation sociale ou de masques obligatoires, consommation debout et capacité illimitée.
De nombreux endroits sont tout de même accessibles sans certificat, comme Le Potager du Signal, le Verger de l’Hermitage et la Tour de Sauvabelin. Le traçage est alors assuré avec l’application "Social Pass". Là encore, le port du masque n’est pas obligatoire en extérieur, mais le nombre de spectateurs est compté à l'entrée, les consommations se font dans les zones désignées et les soirées dansantes sont interdites.
Un espace public fragile
En tant qu'artiste de rue, Manu Moser réalise à quel point la disponibilité de l'espace public est fragile: "nous faisons des arts vivants, avec un public, pour un public. Il faut se méfier, car les espaces d’art de rue ont tendance à disparaître. Il suffit d’une pandémie et de quelques règles antiterroristes pour qu'on ne puisse plus aller faire de l'art dans la rue. Il va falloir se battre pour garder l'espace public!"
Propos recueillis par Anne-Laure Gannac
Adaptation web: ms
Festival de la Cité, du 6 au 11 juillet 2021 à Lausanne.