Après une édition 2020 annulée en raison de la pandémie, le festival de jazz de Montreux a retrouvé son public le 2 juillet. Prévu jusqu'au 17 juillet avec une jauge réduite et principalement en extérieur à cause de la pandémie, le festival attend près de 20'000 personnes, soit plus de dix fois moins qu'en 2019, lorsque la manifestation avait attiré 250'000 spectateurs.
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Le festival a totalement repensé son format pour offrir une édition à capacité réduite. Pour cela, le budget a été drastiquement revu à la baisse : 8 millions de francs, à la place des 30 millions habituels. Mathieu Jaton, directeur du Montreux Jazz, a opté pour une transformation totale de la manifestation, en construisant une nouvelle scène sur le lac, capable d’accueillir 520 places assises. "C’était très important pour moi que le festival s’adapte au paradigme du Covid-19. On ne pouvait pas être juste spectateur de la situation ", explique-t-il au 19h30.
Sponsoring et subventions
À Fribourg, la 7e édition du festival Les Georges a réduit sa voilure pour être aux normes. Une nouvelle scène de 1000 places a été construite, au lieu de l’espace pouvant accueillir jusqu’à 3000 personnes. Cette année, le budget d’un million de francs a été diminué de 18%.
La perte des festivaliers entraîne aussi la chute des ventes de billets ou de boissons. Un manque compensé cette année par un fort soutien du sponsoring et des subventions.
"Pour les subventions, notre message a été entendu par les autorités et par l’économie privée. On a su signaler le problème et la situation complexe dans laquelle on vit actuellement", détaille Xavier Meyer, directeur du festival Les Georges.
Une générosité des sponsors confirmée aussi du côté du Montreux Jazz. Reste qu’elle ne suffit pas à couvrir entièrement le risque pris pour organiser un festival Covid-compatible, comme l’explique Mathieu Jaton : "Sur une scène de 500 places exclusives, beaucoup ont pensé que ça allait être cher et élitiste. C’est quelque chose qu’on ne voulait pas du tout: la rentabilité ne doit pas reposer sur la billetterie". Rappelons que les billets coûtent entre 70 et 155 francs, les plus chers étant réservés aux têtes d’affiche comme Zucchero ou Woodkid.
Selon les deux directeurs, le manque à gagner dû aux restrictions sanitaires est inévitable. C’est ici qu’entrent en jeu les indemnités Covid-19. Une fois les éditions et les budgets bouclés, les deux festivals soumettront leur dossier à l’Etat pour demander une contribution financière.
Un gros découvert pour le MJF
Selon les premiers éléments avancés dans le 19h30 samedi, le Montreux Jazz perdrait 2 millions de francs cette année, malgré un budget 3,5 fois moins élevé qu'en 2019. En cause notamment une fréquentation bien moindre: on compte cette année 40'000 festivaliers contre 250'000 avant la pandémie. La pluie n'a d'ailleurs pas épargné le festival, en s'invitant durant 10 des 16 jours de la manifestation.
Saje/ Gilles de Diesbach