À cheval sur deux ans entre 2020 et 2021, le far° invite le public à rejoindre de nouveaux territoires, constellations, rendez-vous et performances dans l'espace public. Morcelé en six volets, il revisite des œuvres originales dans les domaines du théâtre, de la danse et de diverses pratiques artistiques.
"En élaborant la série des 'Communs singuliers', nos intentions étaient multiples. Il s'agissait dans un premier temps d'imaginer de nouvelles configurations pour faire exister les arts vivants en temps de pandémie", expliquent les organisateurs dans leur communiqué de presse.
Des individualités réunies pour l’environnement
"Au printemps de l’année dernière, nous avons décidé d’étirer le projet en créant une série avec différentes étapes qui allaient se déployer jusqu’en été 2021. Cette série de rendez-vous s’est déroulée en hiver, puis au printemps pour arriver à ce 6e rendez-vous, notre temps fort estival 2021", explique Véronique Ferrero, directrice de la Fabrique des Arts Vivants.
Le nom de cette nouvelle édition est donc "Communs Singuliers". Kézako? "L’édition 2019 se nommait "Organique", en référence à la grève du climat et une accélération de prise de conscience des problèmes climatiques. En 2020, tout cela n’était de loin pas réglé", raconte Véronique Ferrero. "Nous avons donc décidé d’agir à travers ce qu'on partage, les 'communs', tout en valorisant nos 'singularités' au pluriel, pour tenter d’agir ensemble sur des causes qui auront alors plus de résultats."
Dans cette logique, beaucoup d’œuvres et de performances du festival sont 'co-créatrices', c’est-à-dire qu’elles incitent le public à prendre part à la création artistique. L’art n’est alors plus un résultat présenté dans un musée, mais un processus.
Une délocalisation en Valais
Même si le sixième volet de "Communs Singuliers" s'articule autour de Nyon, fief du far° (Fabrique des Arts Vivants), il propose aussi une virée en Valais, dans le Val d’Anniviers. Une nouveauté logique pour sa directrice: "Nous avons toujours voulu trouver les lieux les mieux adaptés aux besoins des artistes. Par exemple, l’artiste argentin Marco Canale souhaitait travailler avec une communauté de personnes âgées en montagne. Quand il m’a parlé de son projet, nous nous sommes dit que nous allions tenter."
Les pieds dans l’eau
L’artiste français Laurent Pichot est à l’origine de l’un des projets du festival, "…En jumelle", qui propose aux visiteurs des jeux, des performances… et une marche les pieds dans l’eau dans la rivière de l’Asse. "Nous travaillons sur le jumelage entre Nyon et Saint-Claude dans le jura français. L’idée du rapprochement se fait à travers deux rivières dont les sources sont très proches: l’Asse côté suisse, et la Bienne côté français."
Autre but de l’animation, re-tisser un lien avec notre environnement naturel. "L’Asse est une rivière particulière: elle coule au milieu de la ville, mais on ne la voit pas. Passer du temps dans l’eau, c’est réactiver une perception d’éléments essentiels, mais cachés de nos environnements", explique Laurent Pichot. Une balade à tester le 15 août, aucun certificat COVID n'est nécessaire.
Propos recueillis par Clément Vuagnat/ats
Adaptation web: Myriam Semaani
Festival far°, jusqu'au 21 août à Nyon.