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La rencontre presque amoureuse de Laetitia Casta avec Clara Haskil

Laetitia Casta incarne la pianiste Clara Haskil au Théâtre de Beausobre. [© 2022 Théâtre de Beausobre - DR]
L’invitée du 12h30 - Laetitia Casta interprète "Clara Haskil, prélude et fugue" au Théâtre de Beausobre / L'invité du 12h30 / 10 min. / le 15 février 2022
Clara Haskil, pianiste virtuose disparue il y a un peu plus de soixante ans, va revivre ce soir au Théâtre de Beausobre, à Morges, puis vendredi à Vevey, sous les traits de la comédienne Laetitia Casta dans "Clara Haskil, prélude et fugue", son premier seule en scène.

Clara Haskil est bien connue sur la Riviera vaudoise où un concours international de piano porte son nom à Vevey, ville où elle a trouvé refuge pendant la Deuxième Guerre mondiale. Elle y passera les vingt dernières années de sa vie.

De celle que l'on surnomme "La Grande Dame de la Musique", la comédienne française Laetitia Casta ne connaissait rien avant de découvrir le texte de la pièce "Clara Haskil, prélude et fugue", signé Serge Kribus.

La femme derrière la musicienne

Portrait de la pianiste Clara Haskil (1895 -1960). [Leemage via AFP]
Portrait de la pianiste Clara Haskil (1895 -1960). [Leemage via AFP]

Laetitia Casta avoue de surcroît ne rien connaître de la musique classique. C'est la femme derrière la musicienne qui a suscité l'envie pour la comédienne de se lancer dans son premier seule en scène: "j'ai été touchée, émue par son âme, sa sensibilité. Et cette émotion, je l'ai ressentie lorsqu'elle raconte son histoire. Et j'ai voulu l'interpréter", confie-t-elle sur la RTS.

Et il n'est pas aisé de caresser l'âme de Clara Haskil dont il ne subsiste aucune interview audio ni aucun concert filmé, mais heureusement une riche correspondance. Ce que l'on connaît le mieux de l'enfant prodige née à Bucarest en 1895, dont la carrière naissante a été stoppée nette par la guerre et la maladie, c'est son jeu simple, naturel, fluide et poétique.

Une fois la santé retrouvée et la guerre passée, la pianiste connaîtra des triomphes durant une carrière de seulement une dizaine d'années avant son décès tragique à Bruxelles en 1960, en chutant dans les escaliers de la gare. Une carrière courte, mais suffisante pour accéder au statut d'icône pour les spécialistes de la musique classique.

Une rencontre comme un cadeau

Ce ne sont pas les aspects sombres de la vie de Clara Haskil que retient Laetitia Casta: "C'est son âme d'enfant, son innocence, sa pureté, sa lumière. Il y a tout ce côté sombre, mais il y a aussi un être de lumière. C'est-à-dire une personne extrêmement généreuse, virtuose, bouleversante et particulière."

Entrer dans la peau de la musicienne a été perçu comme un cadeau par la comédienne: "C'est une rencontre amoureuse presque, puisque j'ai beaucoup d'admiration pour elle, la femme qu'elle est". Une rencontre naturelle pour le metteur en scène Safy Nebbou pour qui "il y a quelque chose qui lie Laetitia Casta à Clara Haskil, une ressemblance dans leur façon d'être artistiquement, de jouer de façon organique, animale, de toucher le public avec cette sensibilité-là."

L'ex-mannequin relève un trait de ressemblance supplémentaire avec la pianiste: "Moi, très jeune j'ai quitté ma famille, j'ai travaillé à 14 ans dans un monde d'adultes où on m'a beaucoup regardée, on m'a demandé beaucoup. Il y a des points communs là-dessus, des choses que je peux raconter puisque je l'ai vécu."

Premier seule en scène de Laetitia Casta, "Clara Haskil, prélude et fugue" voit pourtant la scène partagée entre l'actrice et la pianiste et comédienne Isil Bengi. Laetitia Casta est là pour raconter l'émotion, la pianiste pour raconter la trajectoire musicale de Clara Haskil. Un effet miroir pour une "Grande Dame de la Musique" à l'intimité méconnue.

Propos recueillis par Yann Amedro

Adaptation web: Sébastien Blanc

"Clara Haskil, prélude et fugue", le 16 février au Théâtre de Beausobre à Morges et le 18 février au théâtre le Reflet à Vevey.

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