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"Homo Deus Frankenstein": notre vie avec les robots

"Homo Deus Frankenstein", théâtre musical. [© Phile Deprez]
"Homo Deus Frankenstein", théâtre musical / L'Actu Musique / 7 min. / le 25 février 2022
Produit par le Grand Théâtre de Genève et accueilli au théâtre Am Stram Gram, ce spectacle de théâtre musical pour enfants explore les rapports entre les êtres humains et les intelligences artificielles. "Homo Deus Frankenstein" est à voir encore ce vendredi et samedi soir.

C’est quoi être humain? Depuis les automates du XVIIIe siècle aux augmentations et hybridations humains-machines, l’humanité ne cesse de brouiller les frontières entre vie réelle et intelligence artificielle. Dans le spectacle "Homo Deus Frankenstein", les metteurs en scène Johan De Smet et Sara Ostertag interrogent les rapports des humains - obsédés par leur finitude - avec les robots et l’intelligence artificielle omniprésents dans notre quotidien.

A partir des thématiques développées dans "Frankenstein" de Mary Shelley, "Faust" de Goethe et "Homo Deus" de Yuval Noah Harari, les metteurs en scène proposent une série de tableaux où s’entremêlent vidéo, théâtre, chant et danse. Sur la scène, illuminée par une lumière bleue, l’ensemble instrumental I Solisti accompagne deux interprètes: Alex, une humaine incarnée par la soprano belge Sheva Tehoval et Cyborg et un robot androïde joué par la danseuse Katharina Senk.

Questionnements ouverts

Jour après jour, Alex, qui veut échapper à l’oubli après sa mort, enregistre avec sa webcam son journal intime. "Moi, j’existe, dit-elle, là, maintenant. Mais est-ce que je suis indispensable?" Ses questionnements existentiels seront mis à mal par un cyborg qui lui rappellera qu’à l’instar des autres humains, Alex est remplaçable et qu’après sa mort, les seules choses qui resteront d’elle seront "de l’ADN et des données", éléments aussi inutiles pour l’humanité qu’essentiels à l’alimentation de l’intelligence artificielle.

Conçue par Jens Burez, la scénographie entremêle habilement scène et vidéo. Réalisée par Kenneth Michiels, la vidéo, qui constitue une deuxième ligne dramaturgique, reflète un autre type d’interaction entre un petit robot et une humaine, incarnée par une comédienne flamande de 94 ans.

Leur relation ouvre la porte à de nouveaux questionnements: est-ce qu’un robot peut remplacer un humain pour interagir avec une personne isolée? Et est-ce que ce robot serait-il plus humain qu’on ne le pense? Portés par la musique pour vents et percussion de Frederik Neyrinck, ces questionnements resteront ouverts, permettant à chacune et chacun de méditer sur l’énoncé initial: "C’est quoi, être humain ?"

Anya Leveillé/olhor

"Homo Deus Frankenstein", Théâtre Am Stram Gram, Genève, ve 25 février à 19h et sa 26 février à 17h.

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