Pour Olivia Seigne, comédienne et metteuse en scène valaisanne, "La flûte enchantée" de Mozart est une œuvre inépuisable. "On ne s’en lasse pas parce que la musique est admirable et le récit est extrêmement beau et complexe. Chacun et chacune peut y trouver son compte", explique-t-elle à la RTS.
L'opéra conte l'histoire du prince Tamino (Emanuel Heitz) qui est chargé par la Reine de la Nuit (Anne Sophie Petit) d’aller délivrer sa fille Pamina (Emma Rieger), prisonnière du mage Sarastro (Adrien Djouadou). Tamino n’est pas seul dans sa quête: il est accompagné de Papageno (Felix Gygli) et dispose d’un carillon et d’une flûte magique.
Olivia Seigne apprécie en particulier le parcours du personnage de Pamina, qui la touche: "Sarastro l’enlève hors de son royaume et loin de sa mère, et cela déclenche l’histoire. Mozart était très révolté contre les injustices sociales. Je pense que cette œuvre est un prélude au féminisme."
Des choix atypiques pour redynamiser l’œuvre
A Sion, l’opéra est joué dans l’ancienne usine électrique de Chandoline. Il s’agit d’un bâtiment en béton, tout en longueur, construit dans les années 1930. Selon la metteuse en scène, ce lieu atypique révèle d’autres aspects de l'opéra. "C’était une gageure car l’usine a cessé de fonctionner il n’y a pas si longtemps. L’acoustique de cet immense espace vide n’était pas évidente au début. Il n’y avait rien pour accrocher les lumières non plus. Il a fallu tout penser, tout construire pour que le son puisse se déployer de manière harmonieuse."
Ce choix de lieu atypique fait partie de la proposition d’Ouverture Opéra, l’association et compagnie valaisanne à l’origine du spectacle qui propose depuis 2006 des œuvres hors de leur cadre institutionnel habituel.
Le spectacle bénéficie aussi d’une orchestration originale réalisée par Nicolas Bolens. "L’idée était de repenser la sonorité de l’œuvre et la dramaturgie de Mozart à travers des sources sonores inédites, comme un cymbalum, un accordéon, des percussions contemporaines et un vibraphone", précise Olivia Seigne.
Des choix scéniques qui vont à l’essentiel
La compagnie bénéficie de moyens limités, mais pour Olivia Seigne, c’est une chance. "Nous devons aller à l’essentiel. Par exemple, nous n’avons pas de machine volante pour amener nos comédiens sur scène. Nous essayons alors de suggérer les choses et de déclencher l’imaginaire. Nous avons aussi la chance d’avoir d’excellents solistes, qui créent le merveilleux par leur présence et leur art."
Propos recueillis par Pierre Philippe Cadert
Adaptation web: Myriam Semaani
Ouverture Opéra, "La flûte enchantée", jusqu'au 21 septembre 2022 à l’Usine de Chandoline à Sion.